Dans notre société actuelle, les pleurs sont souvent perçus comme un signe de détresse ou de faiblesse. Pourtant, les recherches scientifiques et les observations cliniques révèlent une réalité bien différente : les pleurs jouent un rôle crucial dans le développement émotionnel et le bien-être de nos enfants. Les pleurs sont un mécanisme de guérison, pas de souffrance.
Les pleurs : un processus de régulation émotionnelle
Les pleurs permettent aux enfants de libérer les émotions accumulées, de traiter le stress et d’accepter les changements. Selon une étude de 2014*, les pleurs ont des effets auto-apaisants qui contribuent à la régulation de l’humeur et à la réduction du stress. Ils activent des processus physiologiques, cognitifs et comportementaux qui favorisent l’homéostasie émotionnelle, c’est-à-dire l’équilibre interne.
Mais ces effets ne peuvent pas se produire sans un environnement sûr et connecté. Comme l’expliquent les experts Gordon Neufeld et Gabor Maté, les émotions vulnérables – celles qui nécessitent un sentiment de sécurité pour être pleinement ressenties – ont besoin d’un cadre de soutien et de connexion pour être exprimées. On en revient à l’inefficacité de laisser pleure un bébé ou un jeune enfant seul pour lui apprendre quoi que ce soit, s’endormir seul par exemple…
Les pleurs et le développement émotionnel
Lorsque les enfants sont autorisés à pleurer en présence d’un adulte bienveillant, ils peuvent libérer leurs frustrations et leurs tristesses, et ainsi éviter que ces émotions ne restent bloquées. Les émotions bloquées peuvent entraver la maturation émotionnelle, laissant les enfants prisonniers de comportements immatures.
La société tend à valoriser la colère chez les garçons plutôt que la tristesse, car il est socialement plus acceptable d’être en colère que de pleurer. Cependant, cette suppression des larmes peut empêcher les enfants de développer une maturité émotionnelle authentique. Il est essentiel que les enfants puissent ressentir et exprimer toute la gamme de leurs émotions pour atteindre cette maturité.
Les pleurs et le sommeil
Un aspect souvent négligé des pleurs est leur impact sur le sommeil. Les pleurs permettent aux enfants de libérer les tensions accumulées au cours de la journée, facilitant ainsi un sommeil plus apaisé. Les enfants qui peuvent pleurer librement en présence d’un adulte aimant sont plus susceptibles de s’endormir plus facilement et de bénéficier d’un sommeil de meilleure qualité.
Contrairement aux idées reçues, les pleurs ne perturbent pas le sommeil lorsqu’ils sont accompagnés de soutien et de réconfort. Il ne s’agit pas des pleurs causés par le fait de laisser un enfant seul pour « entraîner » son sommeil, mais des pleurs de libération émotionnelle en présence d’un adulte bienveillant.
OUI, Je vous prescris des pleurs
En tant que parents, nous avons souvent tendance à vouloir rendre nos enfants heureux en toutes circonstances. Cependant, il est crucial de comprendre que les pleurs font partie intégrante du processus de croissance. En permettant à nos enfants de pleurer, nous les aidons à traverser leurs émotions et à développer une résilience émotionnelle.
L’importance de l’accompagnement
Pour que les pleurs soient véritablement bénéfiques, ils doivent se produire dans un contexte de sécurité et de connexion. Les enfants ont besoin de savoir qu’ils peuvent exprimer leurs émotions sans jugement ni rejet. En tant que parents, il est de notre devoir de fournir cet environnement sûr et aimant.
Il peut être difficile de voir nos enfants pleurer, surtout si nous avons nous-mêmes grandi dans une culture où les pleurs étaient réprimés. Mais il est vraiment important de surmonter cette réticence et de permettre à nos enfants de vivre pleinement leurs émotions. Je vous donne quelques pistes concrètes pour y arriver dans cet article
JE VAIS ME RÉPÉTER MAIS..
Les pleurs ne sont pas un signe de faiblesse, mais un chemin vers la guérison et le bien-être émotionnel. En permettant à nos enfants de pleurer, nous leur donnons les outils nécessaires pour naviguer dans leurs émotions et développer une véritable indépendance émotionnelle. Alors, la prochaine fois que votre enfant pleure, souvenez-vous que ces larmes sont une partie essentielle de leur croissance et de leur développement.
En fin de compte, plus de pleurs pourraient bien être la clé d’un sommeil plus apaisé et d’une maturité émotionnelle accrue.
Ma fille de 5 mois s’endort au sein. Ça ne sont jamais des tétées tranquilles. Elle est agitée, elle passe d’un sein à l’autre ( position BN qui la laisse libre ) elle se repousse avec les bras, se balance avant arrière sur les genoux puis revient téter. Parfois, je la pause à côté de moiis pour qu’elle pleure . et après 3 mn à peine je la remets au sein et elle tombe.
La journée elle chouine mais ne pleure presque pas, sauf en voiture et ça me questionne car la nuit nous avons bcp de réveils confusionnels … mais elle a 5 mois, je ne peux pas la forcer à pleurer , comment faire pour qu’elle décharge davantage ?
Bonjour Camille
Merci beaucoup pour votre commentaire et pour partager votre expérience avec moi.
L’article visait effectivement à souligner l’importance de ne pas réprimer les pleurs de nos enfants, mais il est souvent difficile de faire comprendre à un bébé qu’il faut extérioriser ses émotions.
Voici quelques pistes qui pourraient vous aider :
*Lui procurer un environnement sécure grâce aux sens (théorie de l’attachement de Gordon Neufeld, je ferais un article dessus très prochainement). En concret cela donne beaucoup de contact proche, aussi hors tétée : si possible, privilégiez le portage plutôt que la poussette ou le transat pendant que vous faites des tâches quotidiennes. L’idée, c’Est de renforcer la perception de son environnement pour qu’elle puisse se sentir libre de se décharger.
*Même si les mots ne sont pas compris à cet âge, notre attitude pendant les pleurs de notre bébé joue un rôle crucial. Essayez d’observer vos réactions instinctives lorsque votre bébé pleure. Nous avons souvent tendance à dire « shhh, tout va bien, arrête de pleurer », mais cela peut parfois être contre-productif. J’en parle dans un précédent article :Comprendre et gérer les émotions de bébé.
*Il y a une réelle corrélation entre la tétée et l’apaisement du système nerveux de votre bébé, grâce aux nerfs de la mâchoire. Bien que je ne me risquerai pas à interpréter le comportement de votre bébé pendant les tétées, une piste pourrait être d’augmenter les stimulations proprioceptives et vestibulaires (ce sont les sens activés par le fait de téter) : pression profondes sur les pieds par exemple, ou tapotements sur les fesses. Cela ne fera pas pleurer votre bébé plus (en tout cas, ce n’est pas le but rechercher) mais cela aura peut-être un impact sur les réveils confusionnels, et sur la qualité de son sommeil en globalité .
N’hesitez pas a me faire un retour sur ces pistes si vous les essayez
Merci madame pour cet article très intéressant!! Une question demeure.. j’ai bien compris que laisser un bebe pleurer seul pour de l’entraînement au sommeil n’est pas la solution. Par contre qu’en est il de l’entraînement au sommeil où nous laissons pleurer bébé en étant a coté ?
Nous avons un bébé toujours très joyeux et qui ne pleur jamais. Le seul moment où il pleur beaucoup est justement quand on essaye de le poser dans le lit pour dormir. Mais ne s’endort jamais sans être dans Nos bras
Merci d’avance pour votre réponse 🤗🙏
Bonjour!
Merci pour le compliment :-)!!
Alors j’avais justement fait un post sur instagram sur le sujet il n’y a pas très longtemps : https://www.instagram.com/p/C7T9xJfKp9u/
En gros, je n’ai rien contre pratiquer l’éloignement progressif pour mener à des endormissements en autonomie, mais dès que bébe pleure, et qu’il ne se calme pas avec juste notre présence et que cela dure donc quelques minutes, alors on reste dans de l’entrainement au sommeil.
Maintenant, je comprends votre désir d’évoluer vers des endormissements sans vos bras, moi je recommande plutôt toutes les stratégies qui se basent sur de la régulation sensorielle (des associations de sommeil que vous ou quelqu’un d’autre pouvez faire, sans devoir rester pendant de long moment coller à votre bébé, ou même à terme que bébé peut obtenir/faire sans votre présence.