Mes jumeaux de 20 mois sont en cododo, enfin non, même en breast sleeping je dirai.. le début de nuit se passe très bien et puis , quelque part entre 22h et minuit, impossible de les faire lâcher le sein ou de quitter le lit.
J’arrive a dormir très confortablement avec eux donc je ne me plains pas de la fatigue puisque que je ne réalisé même pas les réveils.. mais j’aimerai bien quand même pouvoir dormir avec mon mari ou dormir dans la position que moi je choisis 😅
Ça a toujours était plus ou moins le cas, j’ai du mal a lutter contre le sommeil au bout d’un moment pendant la tétée (vive les hormones !) mais la situation commence a me peser par moment . Même si je ne cherche pas forcément a les sevrer de nuit..
Pas de douleur particulière (hors poussée dentaire etc..)..
est ce juste une question d’habitude) et si oui, comment passer à un dodo sans maman tout au long de la nuit ?
Merci pour tout!
Bonjour,
D’abord, rassurez-vous : ce fort besoin de contact et d’allaitement nocturne est une réponse totalement normale, à la fois à leur stade de développement, à leur histoire, et à la nature humaine tout court ! Le « breast sleeping » et le cododo sont des pratiques validées par de nombreuses recherches sur l’attachement et la physiologie du sommeil du jeune enfant. Les bébés ont un besoin intense de proximité, surtout la nuit, période de vulnérabilité maximale. Et cela peut durer bien au-delà de ce qu’on imagine – ce n’est pas une question de “mauvaise habitude”, mais d’immaturité normale. neurologiquement, la phase « bébé » dure 3 ans! Pour beaucoup, c’est donc la période minimum où ils vont avoir besoin de soutien, avant de pouvoir dormir plusieurs heures sans la présence très proche d’une de leur figure d’attachement.
Il n’y a donc pas de “faute” ou de “mauvais dodo” ici, juste des besoins immenses… qui commencent à peser sur votre propre sommeil et votre vie de couple, ce qui est tout aussi légitime.
Quelques clés pour avancer, sans tout révolutionner ni brusquer vos enfants :
– Le “lâcher” progressif du sein la nuit ne passe pas nécessairement par un sevrage brutal, ni une lutte de volonté ! Vous pouvez vous inspirer des approches que je décris dans cette réponse : https://dormircommeunbebe.eu/bebe-de-14-mois-en-cours-de-sevrage-nocturne-des-astuces/
– Si vous souhaitez parfois dormir sans eux ou ailleurs, cela peut se préparer en amont, par exemple en endormissant vos enfants dans le lit avec vous, puis en les laissant avec l’autre parent en toute continuité. Cela se teste en douceur, sans pression ni obligation de succès du premier coup ! Le coparent peut aussi proposer une autre présence réconfortante pendant la nuit.
– Certains parents trouvent qu’un changement d’environnement sensoriel (par exemple un grand matelas par terre dans une chambre à côté, une gigoteuse différente, ou une veilleuse rassurante) aide, parfois couplé à un objet transitionnel (doudou imprégné de votre odeur ou d’un t-shirt porté par vous).
– N’hésitez pas à verbaliser (même si cela vous semble “trop tôt”) : “Cette nuit, maman va essayer de dormir un peu plus loin, mais je suis là le matin/la nuit si tu as besoin, tu peux demander.” Cela pose un cadre de sécurité même pour des tout-petits, qui comprennent bien plus que ce que l’on croit.
Maintenant, vous avez des jumeaux, et bien qu’on puisse s’imaginer que c’est surement plus compliqué qu’avec un seul, il y a certainement une multitude de chose qu’on ne comprends pas si on n’est pas nous même passé par-là. Et ma spécialité, c’est les neurosciences, bien loin de la réalité de la vie avec des jumeaux. Donc mes conseils sont tout à fait valide, mais leur application ne sera peut-être pas évidente, et je m’en excuse. Je ne peux que vous conseiller de trouver également des forums de discussion dédié aux jumeaux, voire à leur sommeil, cela vous facilitera peut-être la mise en place. Sur instagram, je veux vous recommander le compte d’Anais https://www.instagram.com/dodolesjumeaux/
À retenir surtout : rien de cela n’est linéaire – il y aura des allers-retours, des crabouillages-ras-le-bol, puis parfois des nuits “en solo” qui se passent mieux qu’on ne l’imaginait ! Ce n’est ni étrange, ni “anormal”, ni un échec si ça prend du temps. Prendre soin de vous, de votre couple, tout en répondant aux besoins de vos enfants, c’est une équation complexe, et vous faites déjà de votre mieux.
Prenez soin de vous et de vos envies aussi : c’est essentiel pour leur sécurité intérieure.