Enfant 4 ans, peur de rester seul la nuit. Est-ce normal? Est-ce bon pour lui qu’on accepte de dormir près de lui?

Mon enfant de 4 ans se réveille la nuit pour demander qu’un de ses parent finisse la nuit près de lui (il a un grand lit cabane) quand on lui demande ce qu’il se passe pour lui la
Nuit il nous dit qu il a peur du noir et a besoin de quelqu un près de lui malgré la veilleuse. Intuitivement je me dit que c’est normal à son âge et puis des fois, en écoutant des podcast avec des « experts » dans le sommeil des enfants on nous dit qu’on désert nos enfants à ne pas les rendre autonomes dans le sommeil et qu’il y a sûrement un problème relationnel ou autre et qu’il faut consulter … que penser de tout cela ? Suivre notre instinct en se disant qu’il a juste besoin d être rassuré par une présence et que c est normal ou alors a t on instauré de « mauvaises habitudes » ?

Bonjour,

Merci pour votre question, très honnête et pleine de bienveillance envers votre enfant. Vous n’êtes pas les premiers – ni les derniers ! – à vous retrouver un peu déboussolés entre votre intuition de parent et les discours parfois culpabilisants que l’on peut entendre ailleurs sur l’autonomie de l’enfant et le sommeil.

En l’état actuel des connaissances sur le développement de l’enfant, ce que vous décrivez chez votre fils de 4 ans est absolument NORMAL. Entre 3 et 6 ans, la très grande majorité des enfants traversent des phases où les peurs nocturnes (du noir, des monstres, de la séparation) sont très présentes. Leur cerveau regorge d’imagination, et la frontière entre réalité et fiction est encore très floue la nuit. Ce besoin de réassurance n’est pas un « problème » relationnel, mais un jalon du développement affectif.

On entend beaucoup de discours du type : « attention à ne pas créer de “mauvaises habitudes” », « il faut apprendre l’autonomie coûte que coûte », ou pire, « ce besoin de présence est le signe d’un souci à régler vite avec un professionnel. » Vous l’aurez compris, je prends le parti inverse ici, fermement :
– Les enfants n’acquièrent pas l’autonomie dans la solitude ou l’angoisse, mais en ayant expérimenté, dans la durée et de façon répétée, la sécurité d’une présence disponible.
– D’ailleurs, toutes les études sur l’attachement convergent dans ce sens : plus un enfant se sent « rejoint » dans ses besoins affectifs, plus il a les ressources pour devenir autonome, à son rythme.

**Non, il n’y a pas de « mauvaises habitudes » quand on rassure son enfant qui a peur la nuit** (si ce choix reste vivable pour vous). Il y a simplement un besoin émotionnel (ici, la peur du noir/dormir seul) auquel vous répondez. Quand ce besoin aura décru – parce que la peur aura reculé, parce que la maturité émotionnelle grandira – il réclamera naturellement moins de présence : c’est la dynamique classique, observée partout, depuis toujours.
Permettre à un enfant de finir sa nuit avec vous, ou de s’endormir avec un parent près de lui, ne nuit pas à son autonomie future.
À l’inverse, vouloir accélérer, forcer, ou répondre à l’angoisse par de la distance ou de la dureté, n’a jamais démontré de bénéfice durable (et peut même, parfois, faire naître de l’insécurité).

Quelques pistes, si vous souhaitez accompagner doucement vers plus d’autonomie :
– Continuez à verbaliser ses émotions : « Tu as peur la nuit, tu voudrais que je sois près de toi, c’est normal d’avoir des peurs la nuit à ton âge. »
– Conservez des rituels de coucher sécurisants, une veilleuse douce, un objet transitionnel (doudou…) et laissez-lui la possibilité d’appeler si besoin.
– Accordez-vous aussi le droit, sans culpabilité, de doser votre présence selon VOTRE fatigue. Ce n’est ni un désamour, ni une défaillance éducative, simplement un ajustement.
– Dans la journée, proposez-lui de parler ou de jouer autour de ses peurs : dessiner des monstres rigolos, inventer ensemble une potion magique, ou créer un “spray anti-monstres” (l’eau dans un pschitt fonctionne incroyablement bien… plus que n’importe quelle explication rationnelle d’adulte !).

Au fond, faites confiance à votre instinct : personne ne connaît mieux votre enfant et le climat émotionnel de votre famille que vous-même. Ce n’est pas en désertant, mais en étant là, que l’on élève des enfants stables et futurs adultes autonomes.

À part situation très exceptionnelle (véritable terreur nocturne violente, paralysante, rejet systématique du sommeil, etc.), il n’est absolument pas nécessaire de consulter un professionnel en urgence sur ce motif. Vouloir être rassuré la nuit reste normal et universel à cet âge.

**Soyez assuré.e que votre souci de bien faire et de respecter ses besoins, c’est la plus belle manière de l’aider à grandir.**
Les « experts » qui vendent la séparation précoce comme seul critère d’autonomie sont surtout experts… en fausses croyances tenaces !

Bon courage pour vos nuits, et ne doutez pas : vous êtes exactement là où il faut pour votre fils.

Belle continuation à vous,

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