Enfant 2 ans, couchers interminables

Hello ! Petit message de désespoir. Notre bébé a 2 ans et 2 mois, et les endormissement durent des heures… Je suis au bout, j’ai l’impression qu’on a tout essayé, les rituels, les pressions sur le corps, les calins, les pleurs, gronder, rassurer, la psy qui dit que de son temps, on se prenait moins la tête et qu’on les laissait pleurer,…, et que rien ne fonctionne. Je ne supporte plus n’avoir aucune soirée en moment off, ne plus voir mon mari, rater la moitié des dîners avec les copains, bref j’ai besoin que ca s’arrête. D’autant que s’il se réveille la nuit, c’est la même chose, et on met de nouveau 1h a l’endormir. J’ai l’impression d’avoir vraiment raté quelque chose.
Antécédents en vrac : bébé avec jaunisse a la naissance, arrivée 3 semaines & demi avant terme (rupture spontanée de la poche des eaux sans travail, donc déclenchement 48h après et naissance forceps), cododo 8 mois, allaité 16 mois, RGO, réveils nocturnes multiples jusqu’à quasi 2 ans.
Merci !

Bonjour,

Merci d’avoir pris le temps d’exprimer votre désespoir, votre fatigue, et tout ce que cette situation vient bousculer dans votre vie de famille. On sent à travers votre message tout l’amour, la ténacité, la patience que vous avez mis pour accompagner votre enfant dans le sommeil, malgré un parcours complexe et une fatigue qui devient insupportable.

À 2 ans passés, les endormissements interminables et les réveils nocturnes longs sont malheureusement très fréquents. Et votre enfant a en plus connu un début de vie très dense ! prématurité, naissance difficile, RGO… Ce genre de parcours exacerber la sensibilité, et c’est bien normal!
Cela ne signifie pas qu’ils ne vont jamais dormir seuls ou sereinement. Et ça ne veut pas dire non plus que vous avez créé une « dépendance » ou que vous avez mal fait.

D’un point de vue neurologique, à deux ans, un enfant teste des hypothèses, et dans le language courant, ou parfois d’un point de vue strictement éducationnel , ça se transforme en « tester les limites » ce qui tend à impliquer des réponses de fermeté. Or son cerveau teste tout, les limites comme l’obéissance, et en tire des conclusions. Il a BESOIN de ces tests. C’est une étape de développement normale, et qui dure, le temps de l’apprentissage, donc plus ou moins longtemps selon les enfants!

Le besoin de contrôle est aussi réel à cet âge : choisir son pyjama (ou son costume de spiderman pour dormir, si ça lui chante), décider de la veilleuse ou des objets posés autour de lui, etc.
Petite histoire personnelle :ma fille, vers 2 ans et demi, ne s’endormait qu’après un long rituel TRÈS animée : tourniquets sur le lit, guilis pas très soft, déguisée en princesse inconfortable, avec des chaussures qu’elle venait d’avoir (que je lui retirais une fois endormie). Elle disposait une multitude d’objets autour d’elle (que j’enlevais aussi après). C’était burlesque, un peu absurde, mais les couchers étaient doux, jamais dans le conflit, et ça durait rarement plus de quelques minutes une fois dans son lit. C’était sa façon à elle de prendre le contrôle sans tension.

Autre piste: Si le coucher dure toujours très longtemps, avez-vous envisagé que peut-être… il est proposé trop tôt ? Certains enfants ont besoin de ressentir longtemps la fatigue avant de lâcher prise. Même si l’horaire semble correct « sur le papier », il se peut qu’il soit encore trop tôt pour votre enfant. Si le sommeil arrive toujours après une très longue lutte, cela peut valoir le coup d’attendre 30-45 minutes de plus sans rituel, puis de proposer à nouveau.
Une piste : le fading, ou le « lâcher-prise total ». L’idée, c’est de proposer le coucher comme une possibilité, pas comme une obligation. Si ça vire à l’excitation, à l’opposition : stop. On revient dans le salon, on passe à autre chose, puis on repropose après 30 minutes. Oui, les premiers soirs peuvent se finir très tard, mais si le coucher se passe alors en 5 minutes au lieu d’1h de négociation… c’est un vrai pas. Ensuite, on avance progressivement l’heure. Cela peut suffire à casser l’association coucher = confrontation.

Le commentaire de votre psy me consterne. Vraiment. On n’est pas obligé de rester coincé dans une vision punitive ou archaïque du sommeil des enfants. C’est l’effet Caroline Goldman, ou quoi ? Laisser pleurer un enfant seul n’a jamais appris à dormir à qui que ce soit. Ça peut le conditionner à ne plus appeler, mais ce n’est pas du sommeil serein.

Vous n’êtes pas la cause du problème. Il y a des enfants qui dorment bien avec beaucoup de proximité, et d’autres qui dorment mal malgré une application consciencieuses de méthodes éprouvées. Votre enfant a son propre chemin.

Demander de l’aide, c’est légitime. Il existe des professionnel·le·s respectueux du développement de l’enfant et de la réalité des familles. Je pense notamment à Marion de Grandir et Devenir, qui accompagne sans méthodes miracles en trois nuits, mais avec humanité.
Si cette situation vous épuise et abîme votre vie de couple, vos soirées, votre équilibre mental, alors oui, c’est important de chercher du soutien.

Vous n’êtes pas seul·e. Et non, vos besoins d’adulte comptent. Ce n’est pas incompatible avec les besoins de votre enfant : c’est juste une équation difficile à résoudre, parfois. Mais vous tenez le fil.

Vous ne trouvez pas de réponse à votre situation ?

Vous pouvez consulter les réponses déjà apportées par nos médecins à ce sujet en tapant votre question ou mots clés dans le moteur de recherche ci-dessous

 

Toujours pas de réponse ? Posez votre question à l’expert de Dormir comme un bébé qui vous répondra rapidement.

 

Vous serez aussi peut-être intéressé.e par :