Bébé de 1 an, réveils fréquents, besoin de contact et retard moteur.

Mon bébé de 1 an, allaité, en cododo, se réveille toutes les 2h (au mieux) depuis toujours. Il se réveille en hurlant. Il se débat quand j’essaye de le caresser ou le prendre. Seul le mettre au sein le calme et l’aide à se rendormir. Je pense qu’il doit avoir un inconfort mais aucun spécialistes consultés ne m’aide à trouver. Pour eux, il a un bon poids taille alors tout va bien.
En journée aussi c’est un bébé qui a énormément besoin de contact. Les siestes se font toujours en contact. Ou en portage, poussette. Même avec la mamie. C’est tellement un bébé « à bras » que d’après ma pédiatre ce serait la raison pour laquelle il a un « retard » niveau acquisition motrice (il ne marche pas encore à 4 pattes, il a rampé seulement quelques jours avant ses 11 mois, il ne sait pas encore s’assoir seul). Tout le monde me dit de le laisser pleurer… qu’il doit s’habituer…
Moi je pense qu’il a un inconfort qui l’insécure beaucoup… mais comment trouver ce qui lui fait mal si personne ne m’écoute?

Bonjour,

Merci d’avoir pris le temps de partager votre situation qui, je vous l’assure, n’a rien d’anodin ni d’isolé. Ce que vous décrivez – un bébé d’un an allaité, en cododo, qui se réveille fréquemment en cherchant le sein pour se calmer, et qui a un grand besoin de contact même le jour – est plus fréquent qu’on ne voudrait le faire croire. Vous n’êtes pas seul.e, même si l’entourage et malheureusement certains professionnels peinent parfois à l’admettre.

Validons déjà certains points importants :

Non, le besoin de contact d’un bébé n’est pas une “mauvaise habitude” à corriger.
Non, porter ou répondre rapidement ne “retarde” pas les acquisitions motrices. En l’état actuel des connaissances, les retards moteurs sont plus souvent dus à l’hérédité, un problème durant l’accouchement, la génétique, ou une sous-stimulation.
Et non, laisser un bébé pleurer seul (même si la société s’obstine à le conseiller) ne règle ni un inconfort, ni un besoin émotionnel, et ne favorise pas un sommeil serein – au contraire, cela peut abîmer la confiance fondamentale qu’a votre enfant en vous et en lui-même.
Certains bébés, pour différentes raisons tempéramentales ou physiologiques, ont besoin d’encore plus de présence et de réassurance.
Un bébé qui se réveille en hurlant toutes les deux heures, qui ne se calme qu’au sein, montre souvent qu’il cherche plus que la simple alimentation : il recherche du réconfort, de la régulation sensorielle, et parfois tente de calmer une forme d’inconfort (physique ou émotionnel).
Le sommeil n’est pas une compétence qui s’apprend en “laissant pleurer” ou en coupant le contact : il se construit, aussi, grâce à un environnement fiable et réactif.
Sur la piste de l’inconfort :

Votre intuition qu’un inconfort peut s’ajouter à son besoin de proximité est totalement légitime. Ce n’est pas parce qu’un bébé prend du poids, qu’il grandit ou que les examens de routine semblent normaux qu’il ne peut pas souffrir de gênes “invisibles” (reflux discret, tension corporelle, hypersensibilité sensorielle, etc.).

Si votre bébé s’agite et ne supporte pas le toucher réconfortant, cela peut être un signe de tension corporelle, d’inconfort digestif (comme un reflux interne parfois très discret), ou d’une hypersensibilité sensorielle.
Ce genre de tableau reste souvent sous-diagnostiqué car, comme vous l’expérimentez, si un bébé “va bien” à la courbe de poids, beaucoup estiment que tout va bien !
Voici quelques points à explorer (si cela n’a pas déjà été fait) :

N’hésitez pas à télécharger mon ebook gratuit sur les inconforts possibles qui perturbent le sommeil, et les signes à observer. Vous reconnaîtrez peut-être d’autres signes, et cela vous donnera des pistes :
https://dormircommeunbebe.eu/ebook_signaux_alerte/
Profil sensoriel particulier : certains bébés supportent difficilement les changements d’environnement ou de contact, recherchent le “tout ou rien” (soit le sein et le corps contre vous, soit rien…).
À ce stade, il est tout à fait légitime de chercher une écoute plus attentive auprès de professionnels. N’hésitez pas à me communiquer votre région par email ou message privé sur Instagram, et je demanderai à la communauté s’ils ont des contacts.
Que faire dans “l’immédiat” ?

Continuez de répondre à ses besoins sans vous laisser culpabiliser. Vous lui apportez une sécurité essentielle, même si cela ne “règle pas tout”.
Testez, en douceur, d’autres moyens de réassurance sensorielle : tapotements rythmés, pressions profondes, bercements portés, gigoteuse serrée si cela l’apaise (voir ce post sur la régulation sensorielle : https://www.instagram.com/p/CpX1W9vLxRA/).
Cherchez du soutien auprès de pros qui écoutent vraiment : n’hésitez pas à changer de pédiatre ou à consulter une équipe pluridisciplinaire.
Protégez votre énergie et votre confiance parentale : l’épuisement n’aide ni l’enfant, ni le parent. Sollicitez le relais de personnes de confiance si possible.
Ignorez les injonctions de “laisser pleurer” : ce conseil est non seulement dénué de fondement scientifique, mais va à l’encontre de la sécurité affective de votre bébé.
N’hésitez pas à donner plus de détails ou à demander des ressources spécifiques (ostéopathie, consultation allaitement, régulation sensorielle…). Il existe, fort heureusement, des professionnels et des communautés bienveillantes.

Vous écoutez votre enfant et votre instinct : c’est tout, sauf anodin. Et c’est courageux, surtout face au manque d’écoute et aux idées reçues.

Bon courage à vous (et courage dans le tri sélectif de tout ce que l’entourage vous balance…). Prenez soin de vous aussi. Vous êtes exactement le parent qu’il faut à votre enfant.

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