Bébé 9 mois, nombreux réveils nocturnes, ne veut que le sein pour se rendormir.

Bonjour,
Je vous écris car je commence à être vraiment fatiguée de la situation…
Mon bébé avait commencé à plutôt bien dormir de ses 2 mois et demi à ses 4 mois. Entre 1 et 3 réveils par nuit maximum, ça me convenait très bien ! Il dormait dans son cododo dans notre chambre. Depuis ses 4 mois, c’est une catastrophe. Il se réveille au minimum 10 fois dans la nuit, toutes les nuits. On m’a dit que c’était la régression des 4 mois, que ça allait passer… Mon bébé va avoir 9 mois…
Il est allaité et diversifié depuis ses 6 mois. Avec moi il s’endort au sein mais il s’endort à bras si c’est quelqu’un d’autre.
Il dort toujours dans notre chambre, le plus souvent dans notre lit car ça me permet de moins me réveiller puisqu’il a le sein à proximité et peut l’attraper tout seul pour se rendormir. C’est le seul moyen pour que je tienne bon, surtout avec la reprise du travail…
Les réveils nocturnes ne durent pas longtemps heureusement, parfois il pleure mais il garde ses yeux fermés. Le plus souvent je le rendors au sein car plus facile et rapide pour moi mais parfois mon compagnon le prend et se lève avec lui et il se rendort comme ça. Parfois rien n’y fait, il essaye mais il hurle encore plus, alors je suis obligée de le remettre au sein pour qu’il se rendorme.
La situation commence à me peser, je n’ai pas dormi plus de 2h d’affilée depuis 5 mois.
J’ai besoin d’aide

Bonjour
On sent à quel point vous êtes épuisée, et il me paraît essentiel de le rappeler d’emblée : ce que vous traversez est intense — et il est tout à fait légitime de vous sentir épuisée.

Votre bébé a eu une période de sommeil plus paisible, puis, depuis ses 4 mois, vous enchaînez les réveils, parfois sans plus dormir que deux heures d’affilée. L’épuisement que vous ressentez, la perte de repères, le sentiment d’impuissance… tout cela est pleinement légitime. Vous ne faites rien de “mal”. Vous accompagnez votre bébé avec présence, bienveillance, et vous vous ajustez à votre énergie (cododo, tétées à la demande, relais avec le papa). C’est déjà immense.
🧠 Ce qu’il se passe à 8–9 mois
Le passage des 4–5 mois est souvent un vrai séisme neurologique : le cerveau “mûrit”, la structure du sommeil se modifie de façon permanente, et la plupart des bébés — allaités ou non — multiplient les réveils. Ce n’est pas une régression, c’est une réorganisation physiologique.
Entre 8 et 9 mois, ce bouleversement se prolonge :
explosion du développement moteur et cognitif,
poussées dentaires,
anxiété de séparation naissante.
Les réveils sont alors presque la norme. Rien de tout cela n’est un “retour en arrière”, encore moins le résultat d’une “mauvaise habitude”.
Dormir en cododo (sous réserve des règles de sécurité), donner le sein à la demande ou répondre vite à ses pleurs la nuit ne créent pas les réveils — ce sont des outils de survie, pas des causes !
Les recherches, comme l’expérience de milliers de familles, le montrent : les bébés cododotent souvent mieux, et les parents grappillent quelques minutes de sommeil en plus. Ce n’est pas un échec, c’est une adaptation intelligente à une réalité biologique.
🌿 Que faire maintenant ?
Il n’existe pas de recette magique — si c’était le cas, croyez-moi, je vous la donnerais sur un plateau. Mais voici quelques pistes, à adapter selon votre contexte et votre niveau d’énergie (aucune n’est obligatoire, évidemment) :

Renforcer les synchronisateurs circadiens : la lumière reste le plus puissant d’entre eux. Même en hiver, exposez votre bébé à la lumière naturelle avant 10 h, et tamisez les lumières une heure avant le coucher. Ce petit ajustement peut réellement aider le corps à retrouver un rythme plus stable.
Ajuster légèrement les rythmes de sommeil : à 9 mois, une réduction minime des siestes ou un coucher un peu plus tard peuvent augmenter la “pression de sommeil”. Si ses temps d’éveil sont très courts, essayez de les rallonger progressivement. Testez aussi différentes heures de coucher, parfois 15 minutes suffisent à tout changer.
Impliquer doucement le second parent : ce n’est pas encore la période la plus favorable, car l’anxiété de séparation bat son plein. Mais le parent secondaire peut déjà être présent au rituel, pendant les pleurs, ou lors des réveils. Cela crée des repères sans rupture, et facilitera beaucoup la transition quand la phase d’attachement intense s’apaisera.
Introduire des aides sensorielles pendant l’endormissement au sein : par exemple, un contact répétitif (tapotement, bercement doux), une odeur familière, ou un bruit rythmique qui pourra ensuite être reproduit sans vous. Cela aide le cerveau à associer d’autres signaux d’apaisement que votre seule présence physique.
Préserver votre sommeil dès que possible : relais, micro-sieste, week-end chez une personne de confiance, peu importe la forme — mais ne pas dormir, durablement, est invivable. C’est un besoin biologique, pas une faiblesse.
Au-delà des conseils:
Surtout, tenez bon sur ce point : il n’est pas question de vous culpabiliser pour ne pas “rendre votre bébé autonome” ou “tenir le rythme”.
Le retour à des nuits plus longues se fait le plus souvent en douceur, quand la maturation neurologique le permet (en général entre 12 et 18 mois… oui, ça pique, mais ça passe).
Le problème ici n’est pas que votre bébé ait besoin de vous : c’est que notre société ne vous permet pas d’être suffisamment soutenue. Les bébés n’ont pas changé ; c’est le monde autour d’eux qui a oublié comment les accueillir.
Si la situation devient vraiment intenable, ou si vous sentez votre santé (physique ou mentale) vaciller, il n’y a aucune honte à demander de l’aide, du relais, ou à consulter un·e professionnel·le respectueux·se du développement de l’enfant (et non un “coach” qui préconise de laisser pleurer seul).
Vous faites déjà énormément pour votre bébé.
Lui offrir votre disponibilité, votre écoute et votre sécurité, même la nuit, ce n’est pas “craquer” : c’est bâtir son sentiment de sécurité intérieure.
Tenez bon, entourez-vous autant que possible, et surtout… prenez soin de vous. Vous comptez aussi!

 

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