Bonjour,
Mon bébé de 8 mois et demi fait ses siestes ( et ses nuits mais ce n’est pas l’objet de ma demande) principalement en contact, avec Endormissement au sein. Si je reste avec lui les siestes peuvent durer 1h 1h30 mais si je m’échappe du lit il se réveille rapidement ! Il va depuis peu chez la nounou, qui arrive à l’endormir dans un lit mais il se réveille au bout d’un cycle (20mn). Je suppose que cela va évoluer doucement. Néanmoins elle nous demande d’essayer de faire les siestes de la même façon à la maison. Est ce vraiment nécessaire ? J’ai cru comprendre qu’ils peuvent avoir différents rituels en fonction de la personne qui les endort. Est-ce exact ? Pensez vous qu’il est important de modifier notre façon de faire à la maison au risque qu’il dorme moins ?
Merci beaucoup pour votre travail c’est précieux !
Bonjour,
Beaucoup de bébés dorment (bien mieux, d’ailleurs !) en contact, en portage ou au sein avec un adulte… et où la collectivité vient bousculer ces routines. La demande de la nounou se comprend (elle cherche sans doute à sécuriser les repères de votre enfant), mais cela ne signifie pas que vous deviez absolument tout aligner entre la maison et la garde. Je vous rassure tout de suite : NON, il n’est pas nécessaire de faire les siestes “de la même façon” partout. Ce n’est ni une obligation, ni même toujours une bonne idée.
Les bébés sont tout à fait capables d’avoir des modes d’endormissement différents selon les personnes qui les accompagnent, et même selon les lieux. On l’observe tous les jours : des bébés qui ne dorment qu’au sein à la maison acceptent (parfois en râlant, mais sans drame) d’être bercés, balancés, tapotés, ou simplement réconfortés à la voix chez la nounou ou à la crèche. Leur extraordinaire capacité d’adaptation fait que, bien souvent, ils trouvent d’autres ressources avec d’autres adultes. Il n’est donc pas du tout incohérent pour un enfant d’avoir un rituel avec papa, un autre avec maman, une autre façon de s’apaiser avec sa nounou… Ce n’est pas de la confusion, c’est de la flexibilité émotionnelle, et c’est même plutôt sain.
Vouloir tout rendre identique entre la maison et l’extérieur est une tentation très “adulte” : cela part d’un bon sentiment, mais sur le terrain, ce n’est ni nécessaire, ni toujours souhaitable. Si, à la maison, vous avez trouvé un fonctionnement qui vous convient, qui respecte votre bébé et qui vous permet à tous de vous reposer, il n’y a rien à “corriger” sous prétexte que la nounou fait différemment.
Soyons clairs : forcer un bébé à s’endormir dans un lit seul ou à renoncer à la proximité, juste pour “faire pareil”, risque surtout de fragiliser la sécurité affective et de diminuer la quantité ou la qualité du sommeil… alors que le besoin physiologique, à cet âge, c’est encore souvent le contact. Réduire de manière brutale ou non désirée le temps de sommeil (par exemple parce que les siestes raccourcissent nettement sans vous) peut être bien plus problématique qu’un “petit manque de cohérence”.
Vous pouvez donc tout à fait continuer à accompagner les siestes comme vous le faites aujourd’hui, en contact ou au sein — c’est une réponse totalement adaptée à son besoin de sécurité. De nombreux parents dans la même situation constatent que la séparation des modes d’endormissement se fait naturellement, à mesure que le bébé grandit, prend confiance en ses nouveaux repères, et que le système nerveux mûrit.
👉 Et si vous souhaitez malgré tout essayer de faire ce que la nounou demande, sachez que ce n’est pas une catastrophe non plus : 1/ cela pourrait marcher, et 2/ si cela ne marche pas, un retour en arrière est tout à fait possible, sans dommages.
Pour rassurer la nounou, vous pouvez, si vous le souhaitez, choisir un tout petit élément de continuité (un doudou porté contre vous, une chansonnette identique), mais cela reste un “plus” et non une condition sine qua non.
N’oubliez pas : ce qui compte, c’est de respecter les besoins réels de votre bébé, pas les “logiques” qui rassurent les adultes mais ne profitent pas toujours aux enfants. Tant que chacun s’y retrouve (et que personne ne meurt de fatigue !), vous êtes sur la bonne voie.
Bravo d’avoir cette vigilance, et de défendre les besoins de votre enfant, y compris face à des demandes parfois trop scolaires ou théoriques de l’entourage adulte. Faites-vous confiance, vous faites déjà tout ce qu’il faut.
Belle continuation à vous !