Bébé 2 ans, coucher soudainement difficile, peurs nocturnes

Bonjour, je vous contacte parce que ma fille qui vient d’avoir 2ans est dans une phase où elle se réveille toutes les nuits (pas toujours à la même heure) en paniquant… son sommeil jusqu’à 1an s’est très bien passé et à 1an c’était vraiment galère ! Elle ne voulait plus aller dormir, plus aller à la sieste malgré le fait qu’elle était morte de fatigue ! On a été voir une Kinesio et en une séance c’était fini. Puis on a dû y retourner fin mai car c’était reparti… À présent c’est denouveau le cas mais je me demande si on ne doit pas changer de lit (elle est toujours dans un lit à barreaux) et lui acheter le fameux réveil lapin pour lui apprendre que la nuit il faut dormir. Elle a toujours été fort éveillée (même à la naissance c’était flashant) et fort indépendante . petite elle luttait pour ne pas s’endormir dans sa poussette parce que tout est intéressant à voir! Parfois je me demande si elle n’est pas fomo… quand tout se passe bien elle dort 12h d’affilé (depuis toute petite) et je vois à son attitude quand elle n’a pas eu ses 12h de sommeil car elle a un comportement parfois agressif. La nuit quand elle se réveille j’ai constaté qu’être dans le noir a l’air de lui faire peur mais quand une lumière est allumée on dirait que pour elle ça veut dire que l’exploration est à nouveau possible et ne s’endort pas! Si vous avez des pistes pour m’aider ce serait top merci beaucoup !

Bonjour,
Merci pour la confiance et le partage précis de votre histoire — c’est précieux pour ajuster au mieux la réponse.
D’abord, je veux normaliser ce que vous traversez : à 2 ans, le sommeil redevient volontiers compliqué… Même un enfant qui a longtemps bien dormi peut tout à coup multiplier les réveils, résister au coucher, ou traverser des périodes d’angoisse nocturne. C’est un vrai raz-de-marée côté développement : langage, imagination, conscience de soi… et explosion des peurs nocturnes (peur du noir, des ombres, de la séparation).
Quelques repères sur votre situation :
La peur du noir que vous observez est typique à cet âge. L’imaginaire se développe, le cerveau “joue des tours” la nuit, et la gestion du noir bascule parfois dans l’inconnu angoissant. Ce n’est ni un caprice ni un “raté éducatif”.
L’envie d’explorer, la lutte contre le sommeil, le côté “fomo” (la peur de rater quelque chose d’interessant): c’est aussi le portrait classique des enfants vifs et curieux, qui ont beaucoup de mal à lâcher prise, surtout en soirée quand le cerveau continue de chercher des stimulations.
Parfois, même un enfant qui montre des signes de fatigue peut avoir du mal à se coucher parce qu’il n’a pas eu assez de stimulation sensorielle adaptée à son profil dans la journée.
Le retour de réveils après une bonne passe est fréquent, lié à la maturation, pas à une “mauvaise habitude”.
Vos pistes d’ajustement :
Changer de lit ?
Certains enfants refusent effectivement le lit à barreaux à cet âge. Mais je vous conseille de tester d’abord, avant d’investir : par exemple, retirer un côté du lit à barreaux (si le modèle le permet) ou proposer un petit lit au sol. Cela donne plus de liberté à l’enfant, sans prendre le risque de vous retrouver avec un grand lit inutilisé pendant des mois.
Réveil lapin / réveil pédagogique ?
À 2 ans, certains enfants y sont sensibles, d’autres pas du tout. C’est un outil comme un autre : il peut aider à matérialiser le temps qui passe (“la lumière est éteinte, on dort…”), mais ce n’est pas un remède miracle. Il ne peut ni empêcher les peurs, ni pallier à une anxiété nocturne profonde. À utiliser sans pression, comme un repère, jamais comme une contrainte (« tu n’as pas le droit de m’appeler tant que… »).
La lumière la nuit ?
Là, vous avez raison : une lumière trop vive renvoie un signal d’éveil (“il fait jour, on explore !”). Mais une veilleuse très douce (teinte orangée/rouge, faible intensité) peut aider à désamorcer la panique. Présentez-la comme une alliée (“elle veille sur toi”) et placez-la à distance du lit. Certains enfants aiment aussi avoir une petite lampe qu’ils peuvent allumer seuls en cas de besoin.
Besoins de sommeil
À 2 ans, les besoins de sommeil diminuent progressivement. Si l’heure du coucher est restée la même depuis plusieurs mois, il peut être utile de vérifier si elle est toujours adaptée. Parfois, décaler un peu l’endormissement (ou raccourcir la sieste) aide à rééquilibrer.
Les émotions, les peurs
C’est un âge où la dimension émotionnelle prend beaucoup de place. Parler de ses peurs dans la journée, nommer les émotions, proposer des jeux ou des dessins autour de la nuit peut aider à désamorcer ce qui l’angoisse. Pour ce volet émotionnel, je vous recommande chaudement Marion de Grandir et Devenir, qui fait un travail formidable sur les peurs et les émotions. Elle a d’ailleurs fait un Reel sur le sujet des peurs nocturnes que vous pourriez trouver très utile : 👉 lien ici.
Objets transitionnels
Un doudou, un foulard, un t-shirt imprégné de votre odeur peut aussi devenir un point d’ancrage sécurisant la nuit.
En résumé : vous n’avez rien à “réparer”. Votre fille traverse une étape développementale exigeante mais normale. Vous pouvez ajuster le cadre (lit, veilleuse, rythme), mais le cœur de la solution reste l’accompagnement émotionnel et la sécurité affective que vous lui apportez déjà.
Courage dans cette période épuisante ! Et votre façon de rester à l’écoute est déjà le meilleur accélérateur pour qu’elle retrouve des nuits plus sereines.

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