Bonjour,
Aujourd’hui, je décide enfin de vous écrire car je suis à bout. Voilà maintenant 6 mois que mon bébé de 19 mois aujourd’hui a complétement changé son rythme. Au mois de mars, il est passé, en quelques jours, d’un bébé qui faisait peu de siestes longues et se couchait de bonne heure (20h-20h30) à un bébé qui peut faire jusqu’à 4-5h de sieste à la crèche et qui se couche tard (22h-22h30 voir 23h certains jours). Forcément ceci génère de la fatigue pour bébé qui se lève à 7h la semaine pour aller à la crèche et pour maman qui est une couche-tôt. Au début, on a essayé de garder la même heure de coucher mais rien à faire, il ne veut pas dormir. Il se met debout, dans son lit, s’assoit, discute, joue avec son doudou et essaye de sortir du lit. Au début de ce changement de rythme on a demandé à la crèche de ne plus le laisser dormir jusqu’à 17h (oui parce que les premiers jours du changement, bébé n’était réveillé qu’à 17h juste avant que je le récupère) mais de le lever à 16h maximum. Ceci n’a pas apporté de changement sur l’heure du coucher. A noter qu’il existe une différence de rythme entre la crèche et la maison. A la maison bébé se lève vers 8h, ne fait pas de siestes le matin (ou très rarement entre 30 et 45 min) malgré une petite fatigue vers 10h. Un moment de calme suffit pour recharger les batteries. Si on essaye de le coucher il lutte et ne dort pas. Ensuite, il fait une bonne sieste de 12h30-13h à 15h15h30 voir 16h des fois. Le soir s’endort toujours vers 22h. Des fois il est fatigué avant, vers 20h30-21h, mais n’arrive pas à s’endormir. A la crèche, il se lève à 7h le matin, fait une sieste vers 9h30-10h pendant 2 à 3h parfois 4h. Il est recouché vers 15h pour être réveillé à 16h. Des fois il ne redort pas mais reste au calme dans son lit.
Maintenant, ça ne peut plus durer pour nous. Je sens que ce coucher tardif n’est pas l’idéal pour lui. On sent souvent une fatigue vers 20h30 et le lever pour la crèche est souvent compliqué (peine à se réveiller et peut être grognon). Par contre, il est de bonne humeur la journée, joue bien et est dynamique. Ce n’est plus possible pour moi non plus car la fatigue commence à sérieusement s’accumuler et je me sens à bout.
Auriez-vous des pistes à explorer?
Je vous remercie pour l’aide que vous saurez sans aucun doute m’apporter.
Voici les informations complémentaires et nos habitudes qui peuvent vous aider: bébé est naît à terme, a été allaité jusqu’à 14 mois. Au moment de l’arrêt de l’allaitement, nous avons aussi arrêté l’endormissement au sein. Le changement c’est bien passé puisqu’il en a été demandeur. Il ne voulait plus venir au sein ou passait son temps à jouer avec mon téton et me mordre. L’endormissement au sein a été remplacé par un endormissement aux bras en étant bercé. Puis, quelques semaines après il a refusé d’être dans les bras et nous sommes passés à un endormissements avec des caresses dans le lit. Et depuis 2 mois bébé ne veut même plus que je le touche pour s’endormir. Je reste avec lui dans sa chambre mais c’est tout. Nous avons mis en place un petit rituel pour le soir: passage dans la salle de bain pour se brosser les dents et se débarbouiller, puis on se met en pyjama, ensuite on a un moment avec papa et maman dans le lit parental ou dans le canapé. Après on part dans sa chambre faire les histoires avec maman pendant 10-15min selon son besoin. Puis maman met au lit, éteint les lumières, fait un bisou et un câlin et c’est le moment de dormir.
Cette fois, je crois vous avoir tout dit.
Encore merci!
Bonjour,
Ce que vous décrivez avec votre petite de 19 mois – des siestes très longues à la crèche suivies de soirées interminables à la maison – est malheureusement très courant avec le système de garde collectif. Et je comprends à quel point cela peut être épuisant pour vous.
Ce qui se joue à cet âge
Autour de 18-24 mois, le besoin global de sommeil commence à diminuer, et la répartition jour/nuit devient crucial pour la manière dont se passe les endormissements et les nuits.
À la crèche, plusieurs facteurs expliquent ces grandes siestes :
le lever matinal (7h, ce qui fait une longue matinée pour un petit corps),
un environnement très stimulant et fatigant socialement,
et parfois aussi, le fait que certains enfants dorment plus longtemps loin de leurs parents, comme pour « tenir » jusqu’aux retrouvailles.
Résultat : quand elle dort 3 ou 4h dans la journée, bébé a beaucoup moins de pression de sommeil le soir. Et ça, c’est purement physiologique : on ne peut pas forcer un cerveau à s’endormir s’il n’en ressent pas le besoin… comme un adulte qui aurait fait une grosse sieste et n’arriverait pas à dormir à 21h.
Vous observez donc deux rythmes parallèles :
À la crèche : lever tôt + grosses siestes (parfois le matin, parfois l’après-midi).
À la maison : un rythme plus naturel, une sieste unique plus raisonnable, mais malgré tout des couchers tardifs.
Les équipes de crèche, souvent par organisation ou par principe, laissent parfois les enfants dormir autant qu’ils veulent, ce qui n’est pas toujours adapté à leur physiologie individuelle… ni à votre équilibre familial.
Quelques pistes concrètes
👉 À la crèche (si possible) :
Vous avez déjà demandé à limiter la sieste à l’après-midi, c’est très bien. Mais le vrai “nœud” se situe souvent dans la sieste du matin.
Est-ce que la crèche pourrait essayer de la décaler ? Même de 10 minutes en 10 minutes, cela permettrait peu à peu de tendre vers une seule sieste centrale, plus longue, mais sans excès.
Et si ce n’est pas possible, peut-être demander à limiter la durée de la sieste du matin (par ex. 1h30-2h max), quitte à proposer ensuite un temps calme en début d’après-midi.
👉 À la maison :
Ce que vous faites déjà est dans la bonne direction : une sieste unique après déjeuner (vers 12h30/13h), d’1h30-2h.
Le soir, même si tout est en place (rituel, calme, lumière douce…), il est fréquent que l’enfant reste éveillé longtemps dans son lit, non pas par « opposition », mais simplement parce que la pression de sommeil n’est pas assez forte. Décaler le coucher de 10-15 minutes certains soirs peut aider à relancer un cercle vertueux.
👉 Le besoin de remplir son réservoir d’interactions :
Parfois aussi, quand l’enfant dort beaucoup à la crèche, il n’a pas eu assez de moments d’exclusivité, de câlins, de jeux libres et de mouvement pour se sentir « rempli » émotionnellement et sensoriellement. Alors même fatigué, son corps et son esprit ne sont pas dans de bonnes conditions pour lâcher prise.
Dans ces cas-là, proposer après la crèche un temps rien qu’avec vous, puis, environ 1h30 avant le coucher, une petite demi-heure d’activités physiques et joyeuses (sauter, se poursuivre, imiter des animaux, chatouilles…) peut aider à décharger les tensions, avant de redescendre progressivement vers la soirée calme.
Courage, ce n’est pas simple à vivre au quotidien, mais vous êtes déjà en train de mettre en place les bons ajustements!