Bébé de 19 mois met soudainement plus d’1h30 à 2h pour s’endormir le soir.
La sieste n’a pas changé ni en durée ni en horaire (environ 2h de 12h30 à 14h30).
Il ne pleure pas et ne nous appelle pas mais tourne dans son lit à l’infini, semble chercher le sommeil mais ne fait que répéter en boucle les mots du moment (noms des personnes, activités de la journée, noms des objets, bruitages…).
Je ne sais plus quoi faire pour qu’il retrouve des horaires corrects de nuit car non seulement il s’endort extrêmement tard (entre 21h30 et 22h30 pour les pires fois) mais se réveille également tôt pour l’heure de coucher (entre 6 et 7h).
La sortie des canines n’arrange rien mais je ne pense pas que cela soit suffisant pour expliquer de telles difficultés.
Non seulement je m’inquiète beaucoup pour lui et sa récupération mais je suis également épuisée car tant qu’il ne dort pas je n’arrive plus à avoir d’espace mental pour moi et à déconnecter le soir alors que je sais qu’il ne dort pas, même si il n’est pas du tout en détresse.
Merci d’avance pour votre aide
Bonjour,
Les endormissements qui s’éternisent, les enfants qui tournent dans leur lit, moulinent dans leur tête le récit de la journée, alignent des sons ou des mots… font partie du cocktail des 18–24 mois. Ce fameux âge où le cerveau évolue à toute vitesse : explosion du langage, imaginaire qui s’élargit, acquisitions motrices… presque trop de choses à vivre dans une seule journée !
Il est vrai que les poussées dentaires peuvent ajouter leur petite graine de sable, sans forcément être le déclencheur unique de ce type de difficultés. Mais ce que vous décrivez traduit surtout un cerveau en ébullition, avec parfois moins de “pression de sommeil” que quelques mois plus tôt.
Quelques repères concrets pour vous aider :
– **Un quota de sommeil en mutation :** Vers 19 mois, beaucoup d’enfants commencent à réduire progressivement leurs besoins en sommeil. Un enfant qui dort 2h de sieste et s’endort très tard le soir… ça arrive chez tous ceux qui ont naturellement un “petit” besoin de sommeil ou qui commencent la transition vers la suppression de la sieste (même si votre bambin n’en donne pas l’air).
– **Langage et agitation mentale :** Ce besoin de “rejouer” la journée, dire les mots nouveaux, tourner en boucle… c’est le développement du langage qui tourne à plein régime. Le cerveau trie, range, répète – ce n’est pas un signe d’hyperactivité ou de trouble, mais bel et bien une étape normale – épuisante pour tout le monde, mais normale.
– **Le fameux “FOMO” du soir :** À cet âge, la peur de rater quelque chose (même quand tout est calme) s’accroît. Certains enfants ne “lâchent” prise qu’exténués, parce qu’être présent au monde prend le dessus sur le besoin de récupération.
– **Rôle de la sieste :** Beaucoup de familles observent, autour de 18–20 mois, que la sieste commence à “manger” le sommeil de nuit : l’enfant dort bien en journée, mais n’est plus suffisamment fatigué (en pression de sommeil) à l’heure attendue du coucher, d’où ces longues attentes sans endormissement.
Vous pouvez donc tester SANS URGENCE et SANS PRESSION certains ajustements, pour voir si cela apporte un peu de fluidité au soir :
– **Raccourcir la sieste prudemment :** Essayez, plusieurs jours d’affilée, de limiter la sieste à 1h30 tout au plus. Oui, même si votre enfant a l’air de bien “tenir” les 2h : il se peut que son besoin global ait baissé, sans que la privation dans la journée ne le rende “épuisé” le soir — c’est le cumul sur plusieurs jours qui donne des signes.
– Si l’endormissement du soir redevient plus rapide (même si la fin de journée est légèrement plus grognon…), ça confirme la théorie : le timing de la sieste n’est plus parfaitement aligné avec son besoin du moment.
– Si c’est pire, revenez en arrière. Ici, on propose, on observe, on ajuste – sans dogmatisme !
– **Avancer un peu le coucher, paradoxalement** : Si la tranche de sommeil de nuit s’est beaucoup raccourcie, vous pouvez, une ou deux soirs par semaine, tenter un coucher vraiment précoce (pas plus tard !). Certains enfants, “coincés” dans un trop long temps d’éveil du soir, s’endorment en fait plus vite s’ils sont couchés un peu plus tôt, avant le deuxième “vent” d’énergie.
– **Multiplier les occasions de se défouler avant la transition au calme :** Jeux moteurs, courses, sauts sur coussins ou ballon, rouler, grimper… Plus le corps a bougé, plus il sera prêt à ralentir. L’enchaînement ensuite avec votre rituel du soir habituel apporte ensuite la coupure nette “c’est la nuit”.
– **Intégrer un outil visuel ou symbolique (facultatif)** : Pour certains enfants, un tableau avec la séquence du soir, à cocher ou à pointer du doigt, peut matérialiser la fin du “faire” et le début du “dormir”. Pas magique, mais ça aide certains à visualiser ce qui est “clos”.
Deux points pour clore :
– Ce que votre enfant vit n’est ni un “problème” médical ni une “régression anormale” (en l’état actuel des connaissances), mais l’expression d’un besoin de sommeil en train d’évoluer.
– Rien de ce que vous faites – l’accompagnement, la présence, la patience (bravo, franchement !) – ne risque “d’abîmer” ou “d’empêcher” le sommeil autonome à long terme. On ne casse pas le sommeil d’un tout-petit en répondant à ses besoins – mais on gagne souvent sa confiance durable.
Si à force de tout essayer, il vous semble que bébé associe maintenant le moment du coucher à un moment désagréable, je parle dans cette réponse de la technique du fading, pour casser cette association: (https://dormircommeunbebe.eu/enfant-2-ans-coucher-sinterminables/)
Courage pour cette traversée : la bonne nouvelle, c’est que c’est quasi-universel… et temporaire. La vôtre, de soirée, reviendra. En attendant, soyez douce avec vous-même. On fait de son mieux… et c’est déjà beaucoup.