Mon fils de 14 mois peine à s’endormir, ses moyens sont : sein, bras, poussette, voiture. L’endormissement prend diverses formes et il est très rarement facile.
Parfois il quitte le sein ou les bras et s’allonge, on dirait qu’il cherche à s’endormir seul, et cela ne fonctionne jamais.
Par ailleurs, il semble secure car lorsque nous arrivons dans un nouvel environnement il explore, il n’est pas spécialement timide.
Nous sommes en cosleeping depuis sa naissance, il n’a jamais pleuré seul, il a dormi en contact absolument chaque dodo (y compris siestes) pendant 10 mois…
Et pourtant il n’arrive pas à lâcher… j’aimerais comprendre et l’aider !!
Bonjour,
Même lorsque les bébés sont en sécurité affective, qu’ils explorent bien leur environnement et qu’aucune anxiété particulière n’est repérée, l’endormissement peut rester une étape délicate et longue.
L’endormissement, c’est une séparation
Pour tous les enfants (et même les adultes), s’endormir, c’est accepter de se séparer du monde, de la lumière, des voix familières, des bras rassurants… Ce n’est donc pas étonnant qu’un enfant ait encore besoin d’un « médium » (sein, mouvement, bercement, proximité physique) pour y parvenir. Les compétences d’endormissement autonome se construisent lentement, souvent jusqu’à 2 ou 3 ans, parfois plus selon le profil de l’enfant.
Il essaye parfois de s’allonger seul : c’est une grande étape
Le fait que votre fils tente parfois de s’allonger seul est une magnifique avancée. Cela signifie qu’il intègre, à son rythme, la possibilité d’un endormissement plus autonome. Mais à son âge, la maturité neurologique et émotionnelle n’est pas encore suffisante pour que cela fonctionne sans aide — et c’est parfaitement normal. Ce n’est ni un « caprice », ni un retard, ni une erreur d’accompagnement : c’est simplement humain. Aucun enfant n’a besoin d’être « laissé pleurer » pour apprendre à dormir, pas plus qu’un adulte n’a appris ainsi.
Si votre fils a passé de nombreux mois en contact étroit pour s’endormir, c’est une réponse naturelle à ses besoins. La régulation du système nerveux des bébés passe énormément par le contact, la chaleur, les rythmes corporels partagés. Certains enfants ont besoin de ce contact très longtemps, souvent en lien avec leur sensibilité sensorielle, leur façon de vivre les transitions, ou tout simplement leur propre rythme interne. Ce n’est pas une mauvaise habitude, c’est leur chronologie.
Quelques pistes à tester, si vous souhaitez l’accompagner dans son cheminement :
Vérifiez : est-il vraiment assez fatigué ?
Il est fréquent qu’un enfant qui met du temps à s’endormir ou semble agité au coucher ne soit en réalité pas encore tout à fait prêt pour le sommeil. À cet âge, les enfants peuvent avoir des variations importantes d’un jour à l’autre dans leur besoin de sommeil. Un coucher trop précoce ou une sieste trop longue peuvent rendre l’endormissement difficile. Observer son niveau de fatigue, ajuster légèrement les horaires, ou proposer un moment calme sans viser directement l’endormissement peuvent aider. Un enfant assez fatigué mais pas surstimulé s’endort souvent plus facilement, même s’il a besoin d’aide.
Mettre des mots sur ce qu’il vit
Lui parler, reconnaître ses efforts, même quand cela semble « échouer », est une manière puissante de l’accompagner :
« Tu as envie de t’endormir tout seul, et ça ne vient pas… je comprends, je suis là. »
Ce n’est pas l’encourager à dépendre de vous éternellement, c’est lui offrir une base stable à partir de laquelle il pourra se détacher… quand il en sera capable.
Lui proposer des aides à l’endormissement qu’il peut s’approprier
Lorsqu’il tente de s’endormir seul, vous pouvez l’inviter à utiliser des gestes ou objets qui l’apaisent :
– mordiller son doudou,
– taper doucement ses pieds sur le matelas,
– se balancer légèrement sur les côtés.
Ces petits gestes sensoriels peuvent l’aider à s’autoréguler, tout en étant acteur de son endormissement.
Explorer les besoins sensoriels en profondeur
Certains enfants ont un grand besoin d’input proprioceptif : être contenus, sentir du poids, de la pression, du mouvement. Vous pouvez tester des rituels de massage appuyé, une couverture plus lourde (toujours sécuritaire), ou même un petit sac de riz tiède sur le dos avant de le coucher. Tous ces éléments peuvent faire écho aux sensations qu’il cherche dans les bras, sans que vous soyez obligés de le porter tout le long.
Vous ne passez pas à côté de quelque chose : vous accompagnez votre fils dans ce dont il a physiologiquement et émotionnellement besoin. Le « lâcher prise » ne se décrète pas — il se construit, lentement, à travers des milliers de petits moments de confiance. Et un enfant qu’on a respecté dans son rythme, qu’on n’a pas brusqué, l’acquiert … au moment qui sera juste pour lui.
Courage pour les soirées… et pour tout ce que vous donnez !