Bebé 11 semaines, micro-sieste et résiste au sommeil en journée, mais belles nuits. Que faire?

Bonjour,
Ma deuxième merveille à 11 semaines. Elle est née à terme, à un bon poids et est allaitée. Les nuits sont bonnes depuis sa naissance. 2-3 réveils tétées de 10 min et elle se rendort aussitôt. Elle dort dans notre lit et s’endort au sein. La journée par contre… Impossible de la quitter. Elle se réveille en moins de 5min si je m’éloigne. Je l’endors au sein ou en écharpe (en mouvement uniquement). Depuis peu, elle « résiste » même à ces deux méthodes ou s’endort 15min et se réveille alors que je maintiens les méthodes d’endormissement justement pour qu’elle prolonge. Elle est fatiguée et moi aussi. Elle ne veut que moi en prime. Papa voudrait mais bébé fait une crise dès qu’il essaie. Je m’inquiète pour son sommeil… Help !

Bonjour,
Merci pour votre message, et bravo d’être si attentive aux besoins de votre petite deuxième. À 11 semaines, le fonctionnement que vous décrivez est en fait très… normal. Oui, même lorsque c’est épuisant.
Votre bébé dort merveilleusement bien la nuit — 2 à 3 réveils pour téter, puis elle se rendort facilement, au sein, en cododo avec vous. C’est exactement le schéma physiologique du sommeil du bébé humain : son cerveau n’a pas encore acquis la capacité à s’apaiser seul, et il trouve dans votre présence et la tétée toute la sécurité dont il a besoin.
La journée, en revanche, devient souvent un vrai défi pour beaucoup de bébés (et pour leurs parents !). Ce besoin intense de contact — s’endormir au sein, en portage, se réveiller dès qu’on tente de les poser — est très fréquent avant 4 ou 5 mois. Leurs systèmes sensoriels et nerveux sont encore immatures : chaleur, odeur, battements du cœur, mouvement… tout cela reste indispensable pour rester endormis.
Ce que vous décrivez : des endormissements très courts, une impression de “résistance” au portage ou même au sein, et un besoin exclusif de maman, peut avoir plusieurs explications possibles.
Une grande part de cela tient à la maturité du système nerveux. Quand votre bébé passe d’un état de veille à un état de sommeil (ou entre deux cycles), son système nerveux envoie parfois des signaux contradictoires ou difficiles à interpréter pour un cerveau aussi jeune. Cela peut se manifester par des tensions, des mouvements, des pleurs, comme s’il “luttait” contre le sommeil. En réalité, il n’est pas bien régulé à cet instant, et il cherche instinctivement un repère sensoriel fort : vous. Ce n’est pas un rejet du papa ni un “caprice” : c’est une stratégie inconsciente pour aller mieux, pour retrouver la sécurité corporelle qui l’aide à se stabiliser.
Chez certains bébés, on observe aussi un besoin de régulation sensorielle plus fort que la moyenne. Leur besoin de bercement, de mouvement, semble simplement ne pas être totalement assouvi. Dans ce cas, il peut être bénéfique de proposer des stimul­ations vestibulaires (mouvements, balancements, portage, poussette…) en dehors des moments d’endormissement, pour aider le système sensoriel à se réguler au fil de la journée. Cela peut rendre l’endormissement plus fluide ensuite. (J’en parle un peu plus en détail dans ce Reel : [lien]).
Il est aussi possible que votre bébé ait un seuil de perception sensorielle élevé : il a besoin d’une certaine “dose” de sensations avant de pouvoir s’apaiser. Si ce réservoir n’est pas encore rempli, il ne parvient pas à se relâcher pour dormir. Vous pouvez alors nourrir ce besoin en variant les expériences sensorielles douces au quotidien : promenades, massage, peau à peau, voix, échanges visuels, textures, jeux de mains… L’idée n’est pas de le surstimuler, mais de l’aider à intégrer le monde avec ses sens à son propre rythme.
Enfin, ce besoin intense de vous voir, de vous sentir, peut aussi refléter un trait de tempérament. Certains bébés ont besoin d’une forte présence visuelle et corporelle quand l’environnement est animé : entendre, voir, sentir leurs parents les aide à se sentir en sécurité. Et souvent, ce besoin se manifeste surtout le jour, alors que la nuit, quand le calme revient et que le rythme circadien commence à s’installer, ils dorment bien plus paisiblement.
Vous faites déjà tout ce qu’il faut : vous répondez à ses besoins de façon sécurisante. Quelques pistes peuvent néanmoins vous aider à traverser cette phase :
Accueillir les micro-siestes : à cet âge, 15 à 30 minutes de sommeil peuvent suffire à “recharger” un peu.
Continuer le portage en mouvement, même si les siestes sont courtes : c’est souvent la manière la plus fiable d’assurer un minimum de repos diurne.
Ne pas chercher de cohérence absolue : ce qui fonctionne un jour peut ne plus marcher le lendemain, c’est normal.
Préserver votre propre repos autant que possible : s’allonger avec elle, lâcher une tâche, accepter un relais dès que c’est possible.
Du côté de papa, il ne faut surtout pas interpréter les pleurs comme un rejet. Votre bébé n’a pas encore les repères sensoriels qui le rassurent avec lui : son odeur, sa voix, sa manière de le tenir sont encore “nouvelles”. Petit à petit, il peut proposer du portage, des balancements, des chuchotements graves et doux (les sons graves ont un effet apaisant). Mais il n’y a aucune urgence : l’attachement se tisse sur le long terme, et votre bébé y viendra à son rythme.

Prenez soin de vous aussi, c’est tout aussi essentiel pour elle

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