Bonjour, ma fille a 11 mois et s’endort de manière autonome le soir et pour la sieste depuis ses 6 mois .
Elle n’a jamais fait ses nuits (sauf rares exceptions) mais nous avions 1 à 3 réveils maximum par nuit. A ses 10 mois elle nous a fait une grosse « régression » du sommeil et ne voulait plus s’endormir seule et les réveils nocturnes se sont accentués (jusqu’à toutes les heures). Nous restions donc avec elle (elle n’aime pas que nous la berçons). 2 semaines plus tard elle a recommencé à s’endormir seule mais les nuits sont toujours catastrophiques. Elle se réveille toutes les heures (entre chaque cycle?) en criant fort. Elle retrouve sa tétine seule (dans la majorité des cas) ou nous lui redonnons et elle se rendort assez rapidement (moins de 5 min).
Je précise qu’elle dort dans son lit collé au notre et n’est plus nourri la nuit (elle est au lait infantile désormais). Elle avait un RGO mais tout semble résolu, elle ne montre aucune gêne en journée.
Voici son rythme habituel:
reveil 6h30/7h
Sieste 1: 8h30/9h – durée 1h-1h30
Sieste 2: 3h après son réveil donc vers 13h/14h – durée 1h environ
Coucher du soir: 19h30/45
Ces réveils nous épuisent et nous n’arrivons pas à comprendre d’où vient le problème (tétine?, gêne éventuelle)?
Merci d’avance
Bonjour,
À 11 mois, les réveils nocturnes restent très fréquents, même si la pression sociale laisse entendre qu’un bébé “devrait” dormir d’une traite. Mais la réalité est différente : beaucoup de bébés se réveillent encore 2-3fois par nuit. Chez votre fille, ce qui interpelle, c’est la fréquence qui reste élevée, et les pleurs intenses à chaque réveil, même si elle se rendort vite ensuite.
Et là, c’est important de le rappeler : il n’y a rarement une seule cause. Chaque réveil peut être déclenché par quelque chose de différent, voire meme par la conjonction de plusieurs causes et c’est la somme de tous ces petits facteurs qui donne des nuits aussi hachées.
La nuit, par exemple, le cortisol (qui agit comme un anti-douleur naturel) chute. Donc une gêne invisible le jour — une dent qui pousse, un petit inconfort digestif, une tension musculaire — peut devenir insupportable et provoquer des réveils. Ça vaut le coup, parfois, de refaire un point médical pour vérifier si quelque chose ne gêne pas en silence.
Il y a aussi l’anxiété de séparation, très présente à cet âge. Elle ne “crée” pas les réveils, mais elle peut expliquer pourquoi votre fille crie fort à chaque micro-éveil, comme si elle paniquait de ne pas vous sentir immédiatement.
Concernant la tétine, c’est difficile d’affirmer avec certitude son rôle. Elle peut parfois déclencher un réveil ou un semi-réveil quand elle tombe, et l’angoisse de séparation peut alors amplifier la réaction (pleurs forts). Mais elle peut aussi n’être qu’un outil rassurant, qui aide votre fille à se rendormir rapidement à ce moment-là. Je ne peux pas le dire à votre place, c’est vraiment quelque chose à expérimenter en observant ses réactions.
Si vous avez l’impression qu’elle en dépend beaucoup, l’idée n’est pas forcément de l’arrêter, mais plutôt de compenser en journée : proposer d’autres objets à mâchouiller (pour éviter le recours au pouce), ou augmenter les stimulations proprioceptives (ce système sensoriel activé par la succion) via le portage serré, les massages ou les jeux moteurs. Comme elle n’aime pas être bercée, difficile de savoir si c’est lié à un profil sensoriel particulier ou à son passé de RGO, mais dans le doute, enrichir ces expériences reste une bonne piste.
Et puis il reste la question du rythme : sur le papier, ce que vous décrivez est tout à fait correct. Mais parfois, un petit ajustement suffit : rallonger un peu le dernier temps d’éveil ou décaler le coucher de 10-15 minutes peut aider à renforcer la pression de sommeil et réduire les réveils en cascade.
Vous voyez, il y a sûrement plusieurs pièces du puzzle qui s’additionnent : un peu de physiologie, un peu d’émotionnel, un peu de sensoriel… Rien d’anormal en soi, mais beaucoup à gérer quand on ne dort pas.
Je sais que c’est épuisant, mais ce que vous faites est juste : vous la laissez se rendormir seule quand elle le peut, vous l’accompagnez quand elle en a besoin. C’est exactement ce qui construit à la fois l’autonomie et la sécurité affective.
Prenez soin de vous aussi, autant que possible.