Bébé BABI de 18 mois, sommeil de jour jamais seul

Bonjour,
Je vous écris car le sommeil de ma fille depuis sa naissance est difficile. Nous avons dû trouver comment faire pour qu’elle dorme sur moi la nuit et siestes durant ses premiers mois de vie en restant au maximum secure pour elle (je n’étais pas très reposée durant cette période) mais nous ne trouvions aucunes autres solutions. Puis la pédiatre nous a informé que notre fille était un bébé BABI. Nous avons toujours fait en sorte que ses besoins soient respectés aux maximum. Puis la nuit, elle a commencé à accepter de dormir posé dans la lit uniquement à côté de moi. La nuit les choses se sont apaisées. Je ne dois juste pas quitter la chambre trop longtemps. Par contre, pour les sieste cela reste impossible de la poser. Elle a 18 mois aujourd’hui et cela devient difficile à vivre pour moi de ne pas réussir à la poser durant ce moment (elle avait accepté durant 1 mois lors de ses 6 mois depuis impossible). C’est un bébé allaité mais elle fait ses siestes aussi avec sa grand mère mais doit rester dans les bras. Comment puis-je faire pour réussir à la poser durant sa sieste ? Cela commence à devenir inconfortable pour moi et pour elle au vu de sa taille et poids. Je suis perdue à l’époque j’avais déjà tout essayé et rien n’avait fonctionné le sommeil la nuit est venu naturellement mais pour les siestes c’est une autre histoire. Si j’ose la poser, elle se réveille instantanément et impossible de la rendormir et après elle n’est vraiment pas bien le reste de la journée et je ne veux pas ça pour elle.
Je vous remercie de m’avoir lu surtout que mon message est très long

Bonjour,
Ce que vous décrivez rejoint en effet beaucoup de trajectoires de bébés à “haut besoin” — le fameux BABI. Certains d’entre eux supportent très mal la séparation ou le changement sensoriel (passage bras → lit), et cela peut durer bien au-delà de la première année.
La nuit, avec votre présence, tout se régule ; mais en journée, la séparation devient plus visible et plus difficile à vivre.
Avant tout, trois rappels essentiels :
NON, votre fille ne “manipule” pas.
NON, elle n’est pas “capricieuse”.
OUI, elle fonctionne comme ça parce que son cerveau en a besoin maintenant.
Mais puisque le terme “BABI” est souvent posé un peu vite, je me permets quelques questions — non pas pour le réfuter, mais pour l’affiner 👇
🩺 D’abord, éliminer toute cause physique ou sensorielle
Avant d’attribuer ces besoins intenses uniquement au tempérament, avez-vous eu l’occasion d’explorer les pistes médicales ou sensorielles ?
Des douleurs (reflux encore présent, tensions cervicales, freins buccaux, otites à répétition, inconfort digestif, etc.) peuvent entretenir ce besoin de portage et cette impossibilité d’être posée.
Parfois, il s’agit d’une hypersensibilité sensorielle : certains bébés ressentent plus fort les sons, les changements de texture, de température ou de mouvement. Dans ce cas, l’endormissement et la phase d’endormissement sont de véritables montagnes russes pour leur système nerveux.
Est-ce que votre pédiatre a évoqué cette piste ? Ou proposé d’évaluer l’intégration sensorielle (vestibulaire, proprioceptive, tactile, etc.) ?
Un bébé très réactif sur ces plans peut, plus tard, présenter un profil neuroatypique (hautement sensible, hypervigilant, ou simplement avec une maturation différente du système nerveux). Cela ne veut rien dire de “grave”, mais cela permet d’adapter l’accompagnement.
Si vous souhaitez creuser cette piste, j’ai d’ailleurs un eBook gratuit sur les signaux d’alerte physiques (“Red Flags”) — cela peut vous aider à faire un petit tour d’horizon objectif avant de poursuivre dans la voie purement comportementale.
💛 Ensuite, accepter son fonctionnement actuel
Votre fille dort bien la nuit à vos côtés : c’est un signal fort que le problème n’est pas le sommeil, mais la séparation et les conditions sensorielles du sommeil diurne.
À 18 mois, son cerveau n’a pas encore la même capacité d’autorégulation qu’un adulte : il a besoin de repères constants pour se détendre.
🌙 Des pistes concrètes pour regagner un peu de confort
👉 1. Transférer les codes de la nuit à la sieste
Reproduisez les conditions qui fonctionnent : même odeur (t-shirt, drap), même espace (le lit où elle dort bien la nuit), même présence au moment de l’endormissement. Vous pouvez rester allongée près d’elle quelques minutes, puis vous relever une fois le sommeil profond installé (après 20 minutes).
👉 2. Créer un rituel sensoriel spécial sieste
Avant la sieste, instaurez un enchaînement prévisible : lumière tamisée, bruit blanc, petite chanson, appui doux sur le dos. Cela aide son système nerveux à “reconnaître” le moment du repos. Vous pouvez ajouter quelques stimulations proprioceptives (massage des jambes, pression ferme et stable sur le dos) juste avant ou au moment de la pose.
👉 3. Le transfert bras → lit, version progressive
C’est le moment-clé. Allongez le temps où vous restez immobile avec elle dans les bras avant de la poser, puis gardez votre main posée sur elle après transfert, en chuchotant ou en respirant doucement pour maintenir la continuité sensorielle.
Vous pouvez aussi essayé de rendre le lit plus « contenant » une fois que vous partez: être contre un mur, avec un coussin entre les jambes en dormant sur le côte (c’est une astuce proprioceptive assez répandue), ou dormir entre les bras dun coussin d’allaitement..
👉 4. Trouver des relais de portage “détourné”
À 18 mois, un portage sur le dos (ou en écharpe plus soutenante) ou la poussette peuvent devenir des alliés de confort — aussi bien pour vous que pour elle. Cela va dépendre bien sûr de son profil sensoriel. Certains bébés tres sensibles détestent les siestes en mouvement, pour d’autres, cela aura le même effet que les siestes en contact..Si la grand-mère la garde, cela peut aussi être un bon compromis pour éviter les bras toute la sieste.
👉 5. Remplir son “réservoir sensoriel” hors sommeil
Certains bébés à haut besoin dorment mieux quand leur journée a été riche en expériences sensorielles :
jeux moteurs (marcher, grimper, rouler, danser) ;
contact peau à peau, massages ;
moments de bercement, de balancement, de portage « récréatif » (hors sieste).
Cela n’entretient pas le problème, au contraire : plus son système nerveux est nourri, moins il a besoin d’un contact exclusif pour s’endormir.
👉 6. Accepter les jours “sans”
Certains jours, tout simplement, elle ne parviendra pas à être posée. Et ce n’est la faute de personne. Mieux vaut une sieste sur vous ou en buggy qu’un bras-de-fer épuisant.

Les bébés à haut besoin demandent une énergie colossale. Et il est normal de ressentir de la lassitude, parfois même du découragement. Votre fatigue ne remet rien en question : elle est la preuve que vous êtes investie, attentive, humaine.
Ce que vous offrez à votre fille, ce n’est pas seulement du sommeil : c’est une base de sécurité qui lui servira toute la vie.
Les enfants les plus “intenses” sont souvent ceux qui s’ouvrent ensuite avec le plus de confiance, quand ils ont eu le droit d’être pleinement eux.
Courage à vous! Prenez aussi soin de votre corps et de vos épaules : votre confort fait partie de la solution.
Et n’hésitez pas à revenir pour ajuster selon les pistes (sensorielle, motrice, ou simplement développementale) qui se confirment — on adaptera ensemble.

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