Bonjour!
Merci pour votre plateforme.
J’arrive au bout de l’allaitement de mon côté (j’ai repris le travail et le tire-allaitement me pèse +++). Bébé boit le lait infantile avec plaisir la journée à côté de ses repas. En revanche, je ne parviens pas à dissocier le lien tétée/sommeil. Il s’endort au sein et bercé dans le rocking-chair pour les siestes, le coucher du soir ainsi que pour les réveils nocturnes. Si je ne lui donne pas le sein et que je le berce simplement, il s’agit, crie, se tend. Il s’agit d’un bébé très curieux et actif qui a beaucoup de mal à réaliser la transition vers le sommeil (il lutte beaucoup). Il dort dans son propre lit, et la nuit, je le rejoins sur un lit au sol dans sa chambre pour m’éviter les allers-retours car il se réveille encore 4-5 fois par nuit. Le sein l’apaise à chaque fois et il se rendort facilement en tétant (plus tétée de réconfort que de nutrition). Je suis donc un peu perdue sur la façon de procéder. Je ne veux pas le brusquer, mais je sens que mon allaitement doit toucher à sa fin pour mon bien-être mental. Je précise qu’il n’a jamais voulu de la tétine et qu’il ne s’attache pas beaucoup à son doudou.
Merci beaucoup,
Marine
Bonjour Marine,
Merci pour votre message! On sent dans vos mots à quel point vous êtes attentive à votre bébé, à ses besoins, et à ceux de votre famille – y compris les vôtres, ce qui est fondamental (et trop souvent oublié !).
Ce qui se joue pour votre bébé
La tétée au moment du sommeil, ce n’est pas qu’une question de nutrition : c’est un cocktail d’apaisement ultra-puissant, qui mélange proximité, odeur, chaleur, succion, hormones… Le sein n’est pas un “mauvais pli” ou un “vilain automatisme”, c’est sa stratégie naturelle d’auto-régulation. Certains enfants très curieux, actifs et sensibles ont encore plus besoin de cet “ancrage” pour se laisser aller au sommeil.
Le fait qu’il n’ait jamais voulu de tétine ni vraiment adopté le doudou est très classique avec un allaitement maternel prolongé. Ça n’indique pas un manque de “sécurité intérieure”, juste un choix de repères différent !
Vous arrivez au bout de l’allaitement… comment accompagner la transition ?
Votre ressenti compte et vos limites sont légitimes – vouloir arrêter l’allaitement pour votre bien-être n’est pas un abandon, c’est prendre soin de tout le monde. On peut accompagner son enfant avec douceur, tout en affirmant ses besoins.
**L’objectif n’est pas de “brutaliser” ou de forcer une autonomie trop tôt, mais de déplacer, très progressivement, les repères d’apaisement vers d’autres chemins. Mais soyons honnêtes : lorsqu’un bébé est très axé sur la tétée/sommeil, la transition prend souvent du temps, et ça ne se fait pas sans quelques protestations. L’important est d’accompagner ces frustrations, de façon contenante (jamais seul, jamais en le laissant pleurer “pour apprendre”).**
Quelques pistes concrètes pour commencer, à votre rythme :
– Installer de nouveaux rituels sensoriels pendant la tétée/bercement : caressez doucement sa main, fredonnez toujours la même chanson, posez une main posée sur son dos ou ses jambes, donnez-lui un petit carré de tissu ou un vêtement imprégné de votre odeur – l’idée est de “greffer” de nouveaux repères sur l’ancien. On ne supprime rien, on ajoute d’abord.
– Décaler le moment de la tétée dans le rituel du coucher : donnez-la un peu plus tôt (hors de la chambre ou allumée), puis terminez le rituel par un autre geste (bercement, chanson, bruit blanc…). Il y aura sûrement des protestations au début. Ce n’est pas dangereux, tant que vous restez présent.e, en accompagnement actif, et que vous verbalisez ce qui change :
> “Je reste, c’est encore difficile, je sais que tu aimes t’endormir au sein, mais maintenant le lait dort, maman/papa reste avec toi, on va trouver une autre façon, ensemble.”
– Tester l’intervention d’un autre adulte, si possible : parfois, l’enfant accepte plus facilement d’autres bras quand il comprend que le sein n’est plus “accessible” pour l’endormissement (même si cela prend plusieurs essais, ce n’est jamais “raté” si ça ne marche pas à chaque fois).
– Renoncer, parfois, à “faire dormir seul” et préférer la proximité (matelas au sol, cododo…) si cela préserve votre sommeil et le sien, le temps que les nouveaux repères prennent forme.
Important : il n’existe aucune méthode “miracle”, et surtout aucune obligation à aller plus vite que ce que votre bébé ou VOUS pouvez supporter. Certains enfants mettent plusieurs semaines à adopter un nouveau mode d’endormissement. Ce n’est PAS un échec. Ce n’est PAS de la “faiblesse éducative”. Et surtout : tout ce qui compte, c’est de maintenir la sécurité et le lien.
Courage dans cette grande transition !
Vous aimeriez disposer de plus d’outils, de repères et d’exemples concrets pour accompagner l’endormissement ? C’est exactement ce que vous trouverez dans cette formation, pensée pour élargir vos possibilités.