Mon bébé a trois mois et demi et est allaité exclusivement au sein. Voilà la problématique, la journée se passe relativement bien, bébé s’endort en porte bébé et nous pouvons le coucher facilement dans son cododo. Mais voilà le problème : la nuit.
Depuis sa naissance, je prends un temps fou à l’endormir au sein. Une fois endormi il peut se réveiller 3/4fois par nuit et rester en entre deux réveils au sein en cododo . Nous sommes des parents épuisés et avons abdiqués, et dormons avec lui pour la facilité de le mettre au sein et surtout notre santé mentale car nous n’avons pas d’énergie à réussir à l’endormir dans le cododo. C’est une problématique que nous réglerons plus tard.
Je ne comprends pas pourquoi il se réveille autant, il n’y a que le sein qui le calme. Nous essayons de le bercer mais rien n’y fait la nuit. Le seul remède est le sein. Depuis quelques semaines à présent il se met au sein mais comme si ça ne lui suffisait plus et s’énerve dessus, j’ai pu ainsi lui donner de mon lait tiré mais ça ne résout pas forcément le problème. Je ne pense pas que ce soir une histoire de faim. Lorsqu’il tête la nuit il a tendance à se tortiller et avoir des gazs. Je ne sais pas si on peut appeler ça des coliques car la journée il n’est pas du tout râleur ou algique. C’est un bébé très souriant et agréable mais les nuits sont difficiles. Est ce qu’une RGO discret peut être lié à des gazs et des douleurs abdominales? Il ne régurgite pourtant jamais. Nous aimerions réussir à passer des nuits un peu moins agités pour le bien de tous. Nous faisons au maximum pour lui mais nous sommes épuisés.
Si jamais vous avez des réponses ou des solutions nous sommes preneurs merci beaucoup
Bonjour,
Ce que vous décrivez – les réveils très fréquents, l’endormissement uniquement au sein, le cododo adopté « pour la survie » – n’a rien d’un échec. Je le redis fort : ce que vous faites, c’est déjà formidable, et surtout totalement adapté à la réalité du sommeil d’un bébé de 3 mois et demi allaité. La vaste majorité des bébés de cet âge ne dorment pas en longues plages paisibles, malgré ce qu’on entend souvent. Et oui, malheureusement pour le sommeil parental, ce nombre de réveils est encore dans la norme à cet âge-là. Le fait d’organiser vos nuits autour de stratégies d’économie d’énergie (cododo inclus, puisque cela vous soulage un peu) est une réponse parentale intelligente, pas un « renoncement ».
Quelques clés pour comprendre et parfois alléger :
Les réveils nocturnes à cet âge sont physiologiques
Le sommeil des bébés de moins de 6 mois est imprévisible, très fractionné, et la grande majorité d’entre eux (allaités ou non) a besoin de succion pour se rendormir rapidement. Le sein est LE moyen préféré de bébé pour obtenir sécurité, chaleur et détente – c’est biologique. Répondre ainsi à ses besoins ne crée pas de « mauvaises habitudes ».
Le « sein qui ne suffit plus » la nuit
Le fait qu’il se tortille ou ait des gaz pendant la tétée nocturne peut être le signe d’un inconfort digestif passager. Si tout va bien la journée, cela oriente plus vers un inconfort fonctionnel nocturne (lié à la position allongée, au relâchement digestif), que vers une pathologie comme un reflux gastro-œsophagien. Vous pouvez en parler à votre médecin si le doute persiste, mais rien dans ce que vous décrivez ne sonne comme alarmant.
Et le biberon dans tout ça ?
Puisque le fait de donner du lait tiré ne change pas la situation, cela montre que le problème n’est probablement pas lié à la faim. Il est possible que votre bébé se mette beaucoup au sein la nuit aussi pour stimuler et maintenir la lactation – ce qui est fréquent à cet âge. Je ne suis pas consultante en lactation, et c’est un domaine très complexe physiologiquement ; si vous souhaitez creuser cette piste, je vous recommande vivement les ressources de Marina Boudey (sur Instagram notamment @lact’essence) qui propose des boîtes à questions et des contenus de grande qualité autour de l’allaitement.
La succion est également l’un des outils les plus puissants du système nerveux du bébé pour réguler ses états d’éveil et d’apaisement. Avant de chercher à diminuer son recours au sein, il est donc essentiel d’augmenter les autres moyens de régulation : portage, peau à peau, bercements, massages, contact corporel… Plus son répertoire de stratégies s’enrichit, plus la dépendance exclusive au sein diminuera avec le temps.
Pour l’inconfort digestif, voici quelques petits gestes qui peuvent aider
Surélever légèrement la tête du matelas/cododo (10-15°), varier les positions d’allaitement (comme le biological nurturing), ou proposer un petit rot ou quelques flexions de jambes type « pédalo » avant de recoucher peuvent parfois aider à limiter les gaz.
La question du rythme
Un autre facteur qui peut peser sur vos endormissements interminables est la pression de sommeil. À 3-4 mois, certains bébés commencent à initier leur nuit assez tard (22h, parfois plus). Si l’on propose le coucher un peu trop tôt, le bébé peut sembler épuisé mais résister à l’endormissement. Observer ses signes de fatigue et tester un horaire un peu décalé peut parfois faire une vraie différence.
Votre santé mentale reste une priorité
Vous traversez une étape éprouvante, et il est normal de vous sentir à bout. Vous n’avez aucun « retard à rattraper » en matière d’autonomie au sommeil à 3 mois et demi. Ce qui compte maintenant, c’est de préserver autant que possible votre énergie et de traverser cette période. Tôt ou tard, le sommeil devient plus stable, avec des endormissements et des nuits plus faciles.
Prenez soin de vous autant que possible, car votre repos est aussi essentiel que celui de votre bébé. Vous êtes déjà en train de faire tout ce qu’il faut, et c’est énorme.