Bonjour. Bébé 15 mois, né à terme, allaité. Il dort dans sa chambre depuis ses 6 mois.
Je l’endors au sein. Parfois je fais des siestes en co sleeping mais la nuit c’est uniquement dans son lit. J’aimerais changer sa façon de s’endormir mais je n’y arrive pas.
Niveau sommeil il n’a pas vraiment de rythme. Le papa et moi même avons des horaires décalés. Parfois nous finissons à 21h tous les deux. Il dort parfois sa nuit complète (très rarement!) et a plus souvent 2 voir 3 réveils nocturnes.
Régulièrement, je n’arrive pas à l’endormir. J’essaie au sein, impossible il se lève sur moi et a l’air en forme. J’essaie alors de le bercer voir de chantonner (ce qui fonctionne parfois), mais sans succès depuis quelques temps. Il baille, se frotte les yeux mais ne veut pas dormir.
Pour le rendormir la nuit c’est au sein. A contrario souvent la nuit il refuse papa
Par contre quand son papa prend le relais, il s’endort en à peine 5 minutes. C’est assez frustrant, je suis désemparée. Son sommeil a toujours été compliqué pour moi.
Que faire pour qu’il veuille bien dormir avec moi ? Et comment changer ses habitudes ?
Merci à vous…
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre message si détaillé et honnête. Ce que vous décrivez, je le vois souvent à 15 mois : endormissement encore très lié au sein, réveils nocturnes réguliers, difficulté à lâcher prise avec maman… Tout cela est courant, mais… il y a probablement aussi des pistes d’ajustement à explorer pour que ce soit plus confortable pour tout le monde.
Ce qui m’interpelle, c’est ce que vous décrivez quand le sein ne suffit même plus à l’endormir. Souvent, cela traduit une pression de sommeil trop faible (pas assez de fatigue “utile” pour entrer dans le sommeil profond).
Dans ces cas-là, il peut être intéressant de :
noter quelques jours les durées de siestes, les temps d’éveil et les horaires de coucher,
et d’observer ensuite s’il y a une corrélation entre certaines journées (sieste plus courte, coucher plus tardif, etc.) et la facilité d’endormissement ou le nombre de réveils nocturnes.
Ce petit tracker peut vraiment aider à voir ce qui joue dans VOTRE organisation familiale. Parfois, c’est un léger décalage du coucher (15–20 minutes), ou une sieste un peu plus courte, qui change déjà la donne. (On a d’ailleurs fait un atelier complet sur le rythme et la pression de sommeil, mais ici, ce suivi simple peut déjà vous donner de bonnes pistes).
L’endormissement au sein
Vous avez raison : à cet âge, le sein est encore un appui d’apaisement très puissant, mais si vous souhaitez faire évoluer les choses, voici quelques grandes lignes :
Ritualiser avant la tétée (histoire, lumière tamisée, berceuse…) pour créer d’autres repères rassurants.
Associer la tétée à un autre geste (main posée, caresse, bruit blanc), que vous pourrez renforcer petit à petit.
Introduire la “tétée escalier” : le sein + un autre appui, puis, avec le temps, garder l’appui mais réduire la place du sein.
Et enfin, proposer la tétée en début de rituel, peut-être dans une autre pièce que là où bébé dort, et continuer avec le rituel jusqu’au actions qui étaient jusque là proposer en meme temps que le sein
Je donne des exemple dans cette réponse (endormissement au biberon, mais l’approche reste similaire).
La préférence pour maman… et le rôle du papa
Votre frustration est légitime : c’est un peu injuste de voir qu’avec papa, en 5 minutes c’est plié ! Mais c’est aussi une force : le papa représente un autre mode d’apaisement, souvent plus simple, parce qu’il n’y a pas l’option “sein” en arrière-plan.
Ce n’est pas qu’il vous “préférait moins”, c’est qu’avec vous, l’enjeu émotionnel est plus fort : vous êtes la figure d’attachement principale, la source de lait, le réconfort maximal. Ça rend parfois l’endormissement plus conflictuel, parce qu’il veut ET dormir ET profiter de vous.
Dans la pratique, profitez-en : si papa peut endormir bébé rapidement, autant lui laisser ce rôle régulièrement, sans vous culpabiliser. C’est bénéfique pour tout le monde.
En résumé :
Il n’y a pas d’échec dans ce que vous vivez, mais probablement une question de rythme et de pression de sommeil à ajuster.
Vous pouvez tester petit à petit d’autres appuis que le sein, mais à votre rythme et selon ce qui est possible pour vous.
Et si papa est un “joker endormissement”, servez-vous-en ! Cela ne remet pas en cause votre lien, bien au contraire.
Vous faites déjà beaucoup, et le simple fait de chercher à comprendre et ajuster est la meilleure preuve de votre engagement