Bébé 3 mois se réveille plus qu’avant, comment l’aider à re-enchainer les cycles et boire moins la nuit?

Bonjour,
J’ai une petite fille de 3 mois, qui est nourri au biberon (150 ml toutes les 3/4h). C’est un bébé qui veut dormir que dans mes bras, même avec papa c’est compliqué. Au début dès qu’elle était posé, elle se réveillait et pleurait. On a essayé l’emmaillotage, bercé dans les bras puis posé, elle dormait son premier cycle (40 minutes) seulement. Elle dormait donc sur moi jour et nuit. La nuit, elle bouge un peu pendant le changement de cycle, mais se rendort seule. Elle prends un biberon par nuit.
Seulement voilà, je commence à fatiguer de me coucher tous les soirs à 19h/19h30 avec elle. J’ai donc décidé de la faire dormir dans son réducteur dans mon lit. À ma grande surprise, elle s’est endormi en 30 minutes. Je reste à côté d’elle, je l’accompagne, je lui parle si besoin, je lui tiens les mains etc. À savoir, je ne veux pas la laisser pleurer (au minimum). Mais depuis qu’elle dort dans son cododo, elle se réveille à chaque cycle en chouinant, je la tapote et elle se rendort. Elle a changé aussi son rythme de bib, elle en prends deux dont un à 23h, alors qu’avant elle le prenais à 3/4h.
Ma question est la suivante : est ce qu’il y’a des techniques pour l’aider à « enchaîner » ces cycles ? Puisque je sais qu’elle en est capable puisque sur moi elle y arrive. Et pourquoi ce changement soudain pour son rythme de biberon?
Je vous remercie !

Bonjour,
D’abord, quelques points pour vous rassurer :
À trois mois, il reste totalement normal qu’un bébé préfère dormir sur un parent : c’est là que la température, l’odeur, le battement du cœur, la voix… tout contribue à reproduire un environnement connu et rassurant.
Beaucoup de bébés dorment mieux et plus longtemps sur un adulte ou dans des conditions de grande proximité (cocoon, cododo avec contact…) : ce n’est pas une “mauvaise habitude”, c’est une compétence de survie héritée de millions d’années.
Dormir sur maman (ou tout contre) aide souvent à enchaîner les cycles par simple régulation sensorielle et émotionnelle, alors que la séparation, même minime, rend plus fragiles les transitions de sommeil.
Pourquoi ces réveils à chaque cycle hors de vos bras ?
La capacité à “enchaîner” plusieurs cycles sans adulte n’apparaît, en moyenne, que bien plus tard. À trois mois, ce n’est ni attendu, ni même possible pour la plupart des bébés. Les micro-réveils entre deux cycles sont normaux : sur vous, elle retrouve immédiatement ses repères et se rendort sans même s’éveiller vraiment ; dans le cododo, il lui manque encore ce contact maximal, alors elle cherche, chouine, tapote… Ce n’est pas un retour en arrière, ni une “régression” : juste un besoin accru de sécurité dans cette expérimentation du “dormir-sans-vous”.
Pourquoi ce changement de rythme pour les biberons nocturnes ?
À trois mois, le sommeil – et donc l’alimentation – reste extrêmement variable. Elle était peut-être si rassurée sur vous qu’étirer la nuit était simple, mais ces nouveaux repères (un peu plus loin, dans le réducteur, dans le lit) peuvent réveiller chez elle un besoin de téter, à la fois pour se réapaiser et pour vérifier que tout va bien. Parfois aussi, un bébé plus stimulé en journée (ou avec des variations dans l’alimentation, la digestion, les rythmes) modifie naturellement sa demande la nuit. Rien de pathologique, ni même à “corriger” à cet âge.
Que tenter concrètement pour l’accompagner vers des cycles plus longs (quand c’est possible) ?
(avec l’idée qu’à trois mois, il n’existe pas de “truc miracle” : on observe, on ajuste, sans se culpabiliser si ça ne marche pas du premier coup)
Continuez à l’accompagner dans son cododo : main posée, chuchotement, contact physique. Beaucoup de bébés passent par cette phase, et cela nourrit déjà beaucoup sa sécurité émotionnelle.
Introduisez un objet “repère” (petit lange, tissu imprégné de votre odeur – pas dans le lit sans présence avant 6 mois, mais vous pouvez l’associer au rituel). L’idée n’est pas l’autonomie (impossible à cet âge), mais de garder un petit morceau de vous en relais.
Misez sur le rythme et sur la pression de sommeil : vers cet âge, le rythme circadien commence à se mettre en place, et les bébés deviennent plus sensibles aux horaires et à la durée des siestes. Observer si un coucher légèrement avancé ou retardé change quelque chose peut valoir la peine : parfois, 15 minutes suffisent pour réduire des réveils liés à une pression de sommeil trop faible… ou trop forte.
En journée, continuez le portage, les siestes contre vous, surtout en fin de journée : cela “remplit le réservoir” de sécurité, sans empêcher les apprentissages nocturnes.
Peu à peu, sans pression : tentez de prolonger progressivement le temps dans le cododo avant d’intervenir – si elle ne monte pas en larmes. Un bébé qui se rendort d’un tapotement, c’est déjà une compétence énorme de co-régulation.
Un mot sur la fatigue…
Accompagner, porter, aimer un bébé jour et nuit, c’est la norme biologique… mais c’est aussi épuisant. Si la fatigue devient trop lourde, il n’y a aucune honte à assouplir vos choix : dormir plus souvent en cododo, accepter des siestes sur vous, déléguer au papa même si elle proteste au début (souvent il faut plusieurs essais avant qu’un bébé n’accepte une autre présence la nuit). Bref : tout ce qui vous permet de tenir, dans la bienveillance, est une bonne solution.
Vous faites déjà énormément pour votre fille. Le fait même de chercher à comprendre, de vous ajuster, de refuser de la brusquer… c’est exactement ce qui construit sa sécurité intérieure pour toute la vie.

Vous ne trouvez pas de réponse à votre situation ?

Vous pouvez consulter les réponses déjà apportées par nos médecins à ce sujet en tapant votre question ou mots clés dans le moteur de recherche ci-dessous

 

Toujours pas de réponse ? Posez votre question à l’expert de Dormir comme un bébé qui vous répondra rapidement.

 

Vous serez aussi peut-être intéressé.e par :