Coucou !
Je t’écris désespérée… mon 2eme bébé Iris a eu 4 mois. Avant qu’elle s’endorme c’est toujours une bataille et je ne comprends pas ce que je fais mal. Que ce soit pour la sieste ou la nuit. Elle hurle la mort et parfois pendant une ou deux heures d’affilée. Elle est un peu plus calme lorsque c’est moi qui l’endort. Avec son papa, tout le quartier l’entend.
Elle n’est pas rgo, plus de coliques non plus. On l’endort avec un sein/bibi et des bruits blancs. Dans nos bras. Une fois endormie elle se laisse facilement déposer dans le cododo et elle part pour 4h de sommeil. Mais ces pleurs ! Je n’en peux plus, ça me viole le cerveau. J’en pleure souvent parce que je sais pas ce qui va pas, mais à priori elle est en bonne santé et n’a pas de gêne physique…
Coucou,
Merci d’avoir pris le temps de m’écrire, même au milieu de la fatigue, du désespoir et du vacarme…
D’abord, une chose essentielle : tu ne fais rien “mal”. Tu fais, tout court. Tu accompagnes, tu portes, tu t’adaptes, tu essaies de comprendre — et ça, ça se sent tellement dans ton message. C’est puissant. Et c’est précieux.
Si on devait chercher un “coupable”, je pointerais sans hésiter cette phase de développement autour des 3–4 mois, où le cerveau des bébés reprogramme complètement ses cycles de sommeil. Leurs nuits deviennent plus fragmentées, leurs endormissements plus sensibles… et ils commencent à réaliser, de manière presque douloureuse parfois, qu’ils sont des petits êtres séparés de nous.
D’ailleurs, petite question importante :
Est-ce qu’elle a toujours pleuré comme ça, ou est-ce quelque chose de soudain ?
Comment se passaient les endormissements avant ?
Était-elle déposée ensuite dans son berceau, en cododo, dans vos bras ?
Parce que parfois, ce qui fonctionnait quand leur cerveau n’avait pas encore pleinement conscience de ce qui les entoure… ne fonctionne plus quand ils réalisent ce qui va se passer. Et certains bébés n’aiment pas du tout ce qu’ils anticipent…
Est-ce que c’est pareil même en endormissement en contact, par exemple dans les bras ? Si oui, on n’est peut-être pas sur une résistance à la séparation, mais sur une autre source de tension (sensorielle ? rythme ? inconfort ?).
Mais si c’est surtout quand elle est déposée, alors peut-être qu’il faut explorer d’autres options pour “ponter” cette transition : un rituel plus long, des signaux plus progressifs, plus de portage en amont, un environnement plus prévisible…
À côté de ça, quelques points de repères à vérifier :
🧸 Un inconfort physique : Tu dis qu’elle n’a plus de coliques ni de RGO, c’est super. Mais si un jour tu ressens le moindre doute, n’hésite pas à consulter.
🍼 La faim : Si le dernier repas remonte, même si “normalement elle devrait tenir”, propose quand même un petit complément.
🌑 L’environnement : Très sombre, peu stimulant visuellement. Parfois, un tout petit détail (une lumière, un objet) peut suffire à maintenir un bébé éveillé et agacé.
Et toujours :
⚖️ Fenêtres d’éveil : À 4 mois, la plupart des bébés tiennent entre 1h15 à 2h entre deux dodos. C’est une différence assez importante pour des bébés du même âge, et parfois, se voir proposer le sommeil trop tôt peut être déchirant (tout en gardant en tête que les signaux de fatigue peuvent être parfois similaire aux signes d’ennui..)
🔁 Routine hyper prévisible : même ordre, même ambiance. Leur cerveau aime les schémas répétitifs.
🤱 Portage en journée : pour saturer son besoin de contact avant qu’elle n’explose.
👨🍼 Papa peut accompagner autrement : pas besoin que tout repose sur lui au moment du coucher. Il peut prendre d’autres moments, plus “neutres”, pour renforcer le lien.
Et toi dans tout ça ?
Tu as le droit d’en avoir marre. De pleurer. De saturer. De te dire “j’en peux plus”. C’est dur, ce vacarme, surtout quand il revient chaque jour. Prends ce que tu peux prendre pour toi : une pause, un relais, un souffle.
Tu gères. Tu fais de ton mieux. Et je t’envoie plein de courage..