Enfant de 3 ans, a besoin de présence à l’endormissement, et rejoint le lit parental depuis arrêt du lit à barreau, alors qu’il s’endormait seul, et pour toute la nuit avant.

Bonjour ,
Notre enfant de 3 ans et demi, s’endormait seul dans son lit à barreaux mais depuis qu’il est passé sur un lit de grand (90x190cm) , il nous rejoint chaque nuit dans notre lit. De plus, il commence sa nuit dans son lit et nous restons jusqu’ à ce qu’il s’endorme (chose que nous ne faisions pas avant ) il s’endormait bien. J’aurai voulu savoir si c’était normal ?
A entendre ma mère le fait que notre fils nous rejoigne dans notre lit, c’est malsain.
J’ai aussi tendance à culpabiliser car j’ai pris des conseils de coachs en sommeil pensant bien faire. J’ai la sensation d’avoir mal fait finalement car je l’ai conditionné à s’endormir seul et maintenant on en paye les pots cassés.
Pour le contexte, nous avons fait du cododo jusqu’à ses 6 mois . J’y allais régulièrement quand il pleurait car je ne pouvais pas de ne pas y aller mais j’ai le ressenti que c’était déjà de trop. Quand il a eu l’angoisse de séparation il pleurait et je me souviens qu’on fermait tout de même la porte en lui disant qu’on était là. J’étais aussi en dépression post partum ce qui n’a pas aidé non plus.
Merci d’avoir pris le temps de lire ce long message et de votre réponse .

Bonjour,

Merci d’avoir pris le temps de partager votre histoire et vos questionnements. C’est précieux — et je vous assure que ce que vous décrivez est bien plus courant qu’on ne le croit… et en aucun cas « malsain ».

Passer du lit à barreaux à un lit de “grand”, ce n’est pas un simple changement de mobilier. C’est une rupture de repères, une nouvelle liberté (pouvoir sortir seul de son lit !), et souvent un besoin accru de sécurité.

Il est donc tout à fait classique qu’un enfant, même s’il s’endormait seul auparavant, demande plus de présence ou vienne vous rejoindre la nuit après ce changement. Ce n’est pas un « retour en arrière », mais un ajustement sain à ses besoins du moment. On observe ce type de “régression” temporaire après d’autres grands bouleversements aussi : déménagement, séparation, entrée en collectivité…

Votre fils vous rejoint la nuit ? Il vous parle avec ses moyens.
Ce qu’il exprime, c’est un besoin d’être rassuré. Ce n’est ni un caprice, ni un signe de “dépendance malsaine”.
Les enfants — même plus grands — dorment mieux quand ils se sentent en sécurité. Et s’il traverse une phase où la nuit devient source d’inquiétude, c’est justement le signe que son cerveau cherche à protéger le lien d’attachement. C’est rassurant sur son développement affectif, pas inquiétant.

Je vous entends sur la culpabilité, surtout quand on est tiraillé entre les discours des coachs en sommeil, les remarques familiales, et sa propre intuition.
Mais le “sommeil autonome”, ce n’est pas un conditionnement magique qu’il faudrait préserver à tout prix. Et ce n’est pas un acquis gravé dans le marbre.
Ce que vous avez fait à chaque étape, vous l’avez fait avec les ressources du moment, votre contexte, votre amour.

Il n’existe pas de “trop” de réconfort ou de présence. Les enfants ont besoin d’un socle affectif solide pour oser repartir explorer. Douter, réajuster, chercher un nouvel équilibre… c’est normal.

Et au passage : si dormir avec son enfant était “malsain”, l’humanité aurait probablement cessé d’exister depuis longtemps 😅

Comment aborder ces réveils et ces fins de nuit dans votre lit ?
– Si cela vous convient, il n’y a aucun souci à ce qu’il finisse sa nuit avec vous en ce moment. Beaucoup d’enfants revivent une phase de besoin de contact nocturne lors d’étapes de développement.

– Essayez de verbaliser avec lui : lui demander, en journée, ce qu’il ressent quand il se réveille, ce qui se passe dans son corps ou sa tête à ce moment-là. Parfois, les enfants donnent des clés inattendues.

– Si vous souhaitez encourager plus d’autonomie au coucher, vous pouvez accompagner la séparation de manière progressive : rester un peu avec lui, puis réduire peu à peu votre présence. Expliquer avec des mots simples, rendre son lit plus “sûr” (petit coin lecture, doudou spécial, veilleuse douce…) peut aussi aider.

– Il est aussi possible que l’espace de sommeil trop “ouvert” du lit de grand lui paraisse anxiogène. Il dormait peut-être parfois contre les barreaux, ce qui lui procurait un repère proprioceptif. Aujourd’hui, il se retrouve sans “contour”, et vient chercher ce cadre contre vous.

Dans ce cas, vous pouvez tester certains outils : une peluche lestée, un coussin à poser sur son corps ou entre ses jambes au moment du coucher… quelque chose de doux mais qui “contient”.

Prenez soin de vous et de votre histoire
Vous avez traversé beaucoup : cododo, adaptation, inquiétudes, peut-être une dépression post-partum… et à chaque fois, vous avez fait du mieux que vous pouviez.
Et votre fils, ce qu’il retiendra, c’est qu’il a été aimé, qu’on a répondu à ses besoins. C’est ça, le socle.

Non, vous n’avez rien “cassé”. Rien “conditionné à vie”.
Le besoin de sécurité affective n’est pas un bug du système, c’est le cœur du développement de l’enfant.

Et si aujourd’hui, c’est votre tranquillité qui prime, c’est à vous — pas aux générations passées ni aux injonctions sociales — de décider ce qui est “sain” ou non.

Le reste… n’est que bruit de fond.

Belle soirée à vous et à votre famille.

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