Bébé de 11 mois. Changement soudain et cyclique dans ses besoins de rituel à l’endormissement.. Normal? Et pourquoi?

Bonjour
Bébé de 11,5 mois, allaitée, en cosleeping depuis la naissance. A dormi sur nous jusqu’a 7 8 mois puis peut maintenant etre posée la nuit (sauf si maladie, dents…).
Les siestes ont toujours été faites en contact et le sont encore aujourd’hui.

Les endormissements sont cycliques : pendant plusieurs semaines elle va s’endormir tres facilement et rapidement, au sein ou bercée dàs les bras. Puis du jour au lendemain, alors que rien n’a été modifié, les choses vont se compliquer. Refus de s’endormir au sein, pleure dans les bras, se debat, refuse d’etre posée également. Bref, endormissements plus longs et moins apaisés, le soir comme la journée.
Jusqu’a ce qu’on trouve d’autres stratégies d’endormissement ou qu’elle accepte de nouveau les anciennes…

Y’a t’il une explication ? Des choses a faire / anticiper pour ne pas en arriver la ou faciliter la situation ? Car c’est épuisant moralement et physiquement (bb de 11kg pour maman 45kg)

Merci beaucoup

Bonjour,

Merci pour votre message si précis — je lis beaucoup d’attention, de disponibilité, de présence… et aussi de fatigue, à juste titre!

Ce que vous décrivez (ces phases où l’endormissement semble tout à coup devenir difficile, sans changement apparent) est fréquent, même chez les bébés très accompagnés. Et pourtant, c’est souvent très déstabilisant, car on a l’impression de « perdre » un équilibre qu’on pensait acquis.

Mais il faut savoir que : le bébé du soir n’est plus celui du matin.
Littéralement.
👉 À cet âge, plus d’un million de nouvelles connexions neuronales se créent chaque seconde. Chaque jour, son cerveau intègre de nouveaux apprentissages, de nouvelles sensations, de nouvelles émotions… Et cela peut transformer — du jour au lendemain — la façon dont elle perçoit ses besoins, sa fatigue, son besoin de contact ou son besoin d’espace.

💡 On parle parfois des “wonder weeks” (ou bonds de développement), une théorie proposée par Plooij et van de Rijt. Bien que les preuves scientifiques soient limitées, de nombreux parents observent effectivement des périodes de grand remaniement émotionnel, moteur ou cognitif… souvent suivies d’une réorganisation du sommeil.

Dans votre cas, plusieurs choses peuvent se superposer :

Développement neurologique et émotionnel : Entre 9 et 18 mois, il se passe un nombre hallucinant de choses dans le cerveau d’un bébé. L’acquisition de la motricité, l’angoisse de séparation, l’explosion du langage, de nouvelles compétences cognitives… Tout cela perturbe le sommeil, parfois presque du jour au lendemain, sans signe précurseur.
Lien d’attachement et besoin de sécurité : Lorsqu’une nouvelle “étape” s’ouvre (fierté de se lever, marcher, ou juste période sensible d’angoisse), ils peuvent tout à coup avoir “besoin” de changer de mode d’endormissement, ou s’agacer de ceux d’avant, comme s’ils cherchaient quel moyen les apaise le plus à ce moment précis.
Sensibilité sensorielle et fatigue : Parfois, il s’agit aussi d’un trop-plein en fin de journée, ou d’une fatigue tellement installée qu’ils ont du mal à “lâcher prise” comme avant, d’où le besoin de varier les stratégies.

Que faire pour faciliter les choses (sans s’y épuiser) ?
Votre fatigue est un vrai signal à écouter. On idéalise souvent les siestes en contact ou le bercement, mais vous avez un corps, une énergie, une vie aussi. Alors :

✅ Ne cherchez pas à prévenir ces phases à tout prix : elles sont physiologiques.
Mais vous pouvez les anticiper intelligemment, en gardant 2 à 3 stratégies d’endormissement à disposition :
sein, bercement assis, pressions rythmées, massage jambes/pieds, bruit blanc, chansons calmes…

👉 L’idée n’est pas de “remplacer” le sein ou les bras, mais d’élargir la palette des outils selon ses besoins du moment.
Et non, varier les stratégies ne crée pas de confusion ni de dépendance mal placée — au contraire, cela peut renforcer sa confiance et sa capacité d’adaptation.

🧘‍♀️ Prenez soin de votre dos (et de vous, tout court).
À 11 kg, c’est normal que le portage devienne difficile. Pensez à des endormissements allongés ensemble (sur matelas au sol, avec sécurité++), à des bercements dans une écharpe assise, ou sur une balle de yoga…ou à déléguer une sieste à une autre personne de confiance quand c’est possible.

🌿 Renforcez la régulation sensorielle la journée.
Un bébé très sensible ou très tonique sera parfois plus calme le soir s’il a eu droit à des massages, des jeux de pression douce (“pattes de chat” sur le dos), un peu de portage dynamique, ou une vraie décharge physique dans un espace sécurisé.
🌙 Ritualisez sans rigidité.
Conservez des repères doux (baisse de lumière, voix chuchotée, chanson, bercement…). Et ne culpabilisez pas si un soir ça dérape ou si vous devez faire autrement. C’est votre disponibilité émotionnelle, plus que la routine parfaite, qui compte.
Votre bébé vous choisit comme repère d’endormissement parce que vous êtes son point d’ancrage le plus sécure, et c’est une magnifique chose.
Oui, ces phases cycliques sont parfois intenses, mais elles ne sont pas le signe d’un “trouble” — elles sont le reflet d’un développement sain, puissant, parfois un peu trop rapide pour leurs propres ressources internes.

Vous faites les choses exactement comme il faut : avec présence, observation, et beaucoup de cœur.

Courage à vous deux, et douces transitions à venir.

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