Ma fille de 6 mois et demi s’endort au sein le soir et dort avec moi en cosleeping. Elle ne lâche pas mon sein pendant au moins durznt la phase d’endormissemebt et y revient tout au long de la nuit pour boire ou simplement quelques secondes pour se rendormir. Ce sont toujours des micro réveils mais il peut facilement y en avoir 6 par nuit.
Elle est allaitée exclusivement et a toujours refusé biberon et tetine.
Comme diminuer ses reveils la nuit ? Je dors de plus en plus mal et peine à me rendormie au fil des tetées.
La journée elle fait ses siestes soit en portage soit en ballade : voiture ou poussette.
Bonjour,
D’abord, je tiens à vous rassurer : beaucoup de bébés allaités passent par une période où le sein devient leur principal (et parfois unique) outil d’apaisement, surtout entre deux cycles de sommeil. Ce n’est pas une erreur, ni une mauvaise habitude à “casser” : c’est une stratégie d’auto-régulation qui s’inscrit dans un besoin de sécurité, encore très fort à cet âge.
Votre fille a trouvé dans la succion et dans votre présence son refuge, et c’est ce qui lui permet de se rendormir… mais je comprends aussi que ces réveils fréquents, même très brefs, finissent par vous épuiser. Le fait que vous vous rendormiez de plus en plus difficilement est un vrai signal d’alerte : vous avez besoin d’un peu de répit, sans renier vos valeurs ni vos choix.
Alors, que faire pour alléger un peu la charge, tout en respectant votre lien d’attachement ?
L’idée n’est pas de “supprimer” les réveils, mais de semer d’autres repères, d’autres formes d’apaisement qui ne reposent pas uniquement sur le sein. Si elle refuse tétine et biberon, ce n’est pas rare : à cet âge, les bébés qui ont le sein à disposition n’en développent souvent pas le besoin. Et ce n’est pas forcément utile d’introduire un objet de succion artificielle maintenant.
Mais vous pouvez peu à peu l’aider à découvrir d’autres stratégies sensorielles : se frotter contre un tissu doux imprégné de votre odeur, se balancer légèrement (si elle dort sur le côté, par exemple), ou trouver une position d’endormissement qui favorise un apaisement plus “moteur” que succion. Cela ne se met pas en place en un jour, mais ce sont des jalons utiles.
La dissociation sein/sommeil peut commencer tout doucement, dans le rituel du soir : par exemple, proposer la tétée dans une autre pièce ou plus tôt dans la séquence, puis passer au bercement, au peau-à-peau, à une chanson… L’idée n’est pas qu’elle s’endorme seule, mais qu’elle découvre que l’apaisement peut aussi venir d’autres choses que la succion au sein.
L’autre parent peut aussi être intégré davantage, même si elle le refuse parfois. Il ne s’agit pas de “forcer”, mais de lui proposer régulièrement d’autres bras, une autre odeur, une autre façon d’apaiser — même pour quelques minutes. Chaque fois est une occasion de créer un nouveau repère.
Du côté des réveils nocturnes, vous pouvez observer s’il y a eu des nuits un peu meilleures dans d’autres conditions :
température, intensité de la pénombre, espace de couchage, fermeté du matelas, position…
Parfois, des petits ajustements peuvent réduire la fréquence des micro-réveils.
Et côté rythme : une sortie le matin avant 10h, avec exposition à la lumière naturelle, peut booster la production de mélatonine le soir, et améliorer la qualité des premiers cycles de nuit.
Une autre piste : un tout petit ajustement de l’heure du coucher ou de la dernière sieste (parfois 15 à 30 minutes de décalage suffisent !) peut avoir un impact sur l’endormissement et les réveils précoces.
Ce n’est pas magique. Mais tout cela construit, peu à peu, un nouveau cadre plus respirable pour elle… et pour vous. Et ce n’est pas rien.
Prenez soin de vous aussi. Vous êtes tout sauf passive dans cette histoire : vous accompagnez, vous vous adaptez, vous cherchez. C’est déjà énorme.
Avec tout mon soutien,