Bonjour,
Ma fille va avoir 11 mois et est allaitée.
De 1,5 a 4 mois, elle dormait seule dans son lit et 12h sans réveil.
Depuis ses 4 mois, elle se réveille minimum 4 fois par nuits, parfois plus et c’est très compliqué de la poser dans son lit. Elle dort donc avec moi, comme ça tout le monde dort mieux.
Elle s’endort au sein. Et en a aussi besoin pour se rendormir.
Parfois son père peut la bercer et ça fonctionne mais c’est rare. La plupart du temps si je ne suis pas là, elle hurle et c’est impossible de la calmer. Sans tétine ni doudou, le sein semble être son seul réconfort.
Je vis plutôt bien la situation mais c’est difficile par moment, car mes soirées sont sacrifiées. Je dois rester à côté d’elle car quand je me lève elle se réveille.
Quand je reste avec elle du début à la fin de sa nuit, généralement elle s’endort vers 20h et se réveille vers 8h (avec 4 reveils tétées).
Pour la sieste ca commence à aller mieux, mais elle dort généralement 30 min 2 fois par jour.
Je ne sais pas tellement si j’ai une question précise, mais comment faire pour l’apaiser ? Comment retrouver mes soirées ?
Merci pour ce que vous faites
Bonjour,
Il n’y a rien d’anormal ni « de travers » dans votre histoire ou vos choix. Ce que vous vivez est extrêmement courant dès que le sommeil des tout-petits bascule à partir de 4 mois : le fameux « bébé qui faisait ses nuits » et qui soudain se réveille souvent, réclame le sein, refuse d’être reposé loin de vous… C’est frustrant, mais c’est souvent un signe que son système nerveux mûrit, qu’elle a conscience de vos allers et venues, et qu’elle a besoin de contact pour se rassurer. C’est physiologique.
Votre fille a trouvé dans la tétée et dans votre présence son principal outil d’apaisement : ce n’est ni une mauvaise habitude ni un caprice, c’est un besoin de sécurité. On vit dans une société qui laisse entendre qu’il faudrait, très tôt, que les bébés dorment seuls, s’endorment sans aide et ne « dépendent » de personne. La recherche actuelle soutient qu’apporter une réponse constante et chaleureuse aux besoins de son bébé favorise un attachement solide et la construction de la sécurité intérieure – et non l’inverse.
Pour ce qui est de vos soirées « sacrifiées »… c’est là tout le paradoxe : vous l’accompagnez et l’aidez à dormir, mais cela vous limite dans votre temps personnel. Votre ressenti est tout à fait valide. Vouloir préserver votre espace et votre fatigue est tout à fait naturel.
Alors, que faire concrètement pour apaiser et progressivement retrouver du temps pour vous, sans brusquer les choses ?
– Vous pouvez tout à fait introduire, petit à petit, d’autres outils d’apaisement que le sein. Par exemple : contact peau à peau, massages doux avant la nuit, bruit blanc si cela l’apaise, ou une couverture imprégnée de votre odeur. Si elle refuse tétine et doudou, c’est typique à cet âge : cela peut évoluer mais c’est déjà exceptionnel qu’un bébé de cet âge s’y attache spontanément s’il a le sein à disposition. Et il n’y a pas vraiment de bénéfice, voir le contraire, à introduire une tétine plus tard si elle a su s’en passer avant.Le mieux, serait de peu à peu introduire des actions d’apaisement que le papa pourra aussi faire. Et peu à peu introduire des actions que bebé pourra à son tour faire: se balancer de gauche à droite s’ il s’endort sur le côté, mordre sa couverture, si la machoire et la succion l’apaise encore le mieux …- Vous pouvez comment à dissocier l’endormissement du sein, en le proposant plus tôt dans le rituel, dans une autre pièce, voir comment il réagit, si il en a moins besoin au moment de dormir, et là proposer en sus les autres actions. L’idée n’est pas de la « forcer » à s’endormir seule, mais qu’elle sente que l’apaisement peut venir aussi de votre proximité, de vos bras, de votre odeur, pas uniquement du sein.
– Profitez des moments où son papa arrive à l’apaiser, même si c’est rare, et proposez-lui de prendre plus souvent la relève, surtout le soir : c’est comme un nouveau chemin neuronal à créer, cela ne vient pas du jour au lendemain.
– Pour ces éveils nocturnes nombreux : La première chose à regarder, c’est d’optimiser l’environnement : y a t il eu des nuits plus reussi, dans d’autres lieux? Quelle était la différence: température, literie, fermeté du matelas, taille du lit, intensité de la pénombre…? Ça peut vous donner des pistes.. Est-ce que faire une balade le matin avant 10h, exposer à la lumière naturelle, aide à réduire les réveils, au moins les premiers de la nuit? (par boost de la production de mélatonine par exemple..)Et y-a-t-il eu des changements de rythme occasionnel qui ont aussi changer la donne? Un coucher plus tardif ou un lever plus tôt? parfois, 15 minutes de différence peuvent faire la différence dans la pression de sommeil, et diminuer les réveils..
Prenez soin de vous AUSSI.
Avec tout mon soutien,