Mon bébé a 8 mois. Il est allaité depuis la naissance et dort en cododo avec moi dans le même lit depuis ses 4 mois. Tout petit, il s’endormait sur moi, puis je l’ai installé dans un lit cododo. Vers 4 mois, il a traversé une grosse régression du sommeil, et on a fini par dormir ensemble dans le lit pendant plusieurs mois.
Récemment, je l’ai installé dans sa propre chambre, sur un lit au sol, pour essayer de retrouver une vie de couple avec mon compagnon et recommencer à dormir ensemble.
Le problème, c’est que je dois très souvent retourner l’endormir après seulement 30 minutes, que ce soit pour les siestes ou le coucher du soir. Il s’endort toujours au sein, mais il enchaîne très rarement les cycles de sommeil.
Je suis consciente que l’endormissement au sein est probablement la cause de ces réveils fréquents.
Mais je me demande : est-ce quelque chose qui s’améliorera naturellement en grandissant, ou est-ce que je dois changer la manière dont il s’endort pour qu’il puisse apprendre à enchaîner ses cycles tout seul ?
Bonjour!
Une première chose que je me dois de spécifier avant d’aller plus loin : Non, votre bébé ne se réveille pas après 30 minutes à cause du sein !
À cet âge, les cycles de sommeil sont plus longs, et il est très improbable qu’un bébé se réveille en plein sommeil profond simplement parce qu’il veut téter. Ce qu’on observe plutôt, c’est qu’il se réveille pour autre chose — un inconfort, un besoin physiologique ou émotionnel, un rythme à ajuster — et qu’il utilise le sein pour se rendormir, parce que c’est ce qui l’apaise le mieux. Ce n’est donc pas la tétée qui provoque le réveil, mais ce qui le soulage ensuite.
L’idée, c’est donc d’essayer d’identifier la cause du réveil. Si elle disparaît, le besoin du sein à ce moment-là peut s’atténuer, même s’il reste bien sûr un moyen précieux de réassurance lors des réveils normaux en fin de cycle.
📹 Une vidéo d’Amélie de Petit Monde aborde très bien ce sujet des faux départs : https://www.instagram.com/reel/DBduZhbxLDu/
L’une des causes fréquentes : un rythme de journée à ajuster, comme la durée ou le timing de la dernière sieste avant le coucher.
Oui, ces réveils s’améliorent avec le temps — inévitablement. Mais parfois, cela peut prendre plusieurs mois, voire plus d’un an. Et en attendant, c’est légitime de chercher à faire autrement si vous êtes à bout.
Si vous vivez mal la situation ou que la fatigue devient trop lourde, il est tout à fait valable de vouloir modifier en douceur la façon dont votre bébé s’apaise, y compris en envisageant d’arrêter le sein la nuit. On ne recommande en général pas de sevrer totalement les tétées nocturnes avant 12 mois, car un bébé peut encore avoir des besoins alimentaires nocturnes à cet âge — pas seulement à cause de la taille de son estomac, mais aussi parce qu’il n’a pas forcément la capacité de manger suffisamment en journée. Cela dit, il existe des approches respectueuses, progressives, qui prennent en compte son besoin de sécurité émotionnelle.
Voici ce que vous pouvez commencer à faire dès maintenant :
Ritualiser l’endormissement : Introduisez quelques étapes avant la tétée (chanson, câlin, histoire…) qui pourront ensuite devenir des repères à part entière, même en l’absence du sein.
Ajouter d’autres repères sensoriels pendant la tétée : par exemple, lui chanter doucement une chanson, presser ses mains, le bercer doucement… L’idée est qu’il commence à associer plusieurs signaux d’apaisement à l’endormissement, et pas uniquement le sein.
Et surtout : ce n’est PAS un échec de ne pas tout réussir à changer. Ce n’est pas non plus une fatalité de devoir garder le sein pour l’endormissement. Le sommeil des bébés n’est pas aligné avec les attentes adultes, et c’est une réalité biologique (et frustrante, parfois).
Il n’existe pas une méthode universelle qui fonctionne pour tous. Certains bébés lâchent le sein d’eux-mêmes, d’autres ont besoin qu’on introduise progressivement de nouvelles façons de s’apaiser. Ce qui compte, ce n’est ni la culpabilité, ni la précipitation : c’est de trouver un chemin qui respecte votre équilibre à vous, pas celui dicté par les injonctions extérieures ou les vieilles croyances.
Et j’insiste : vous ne faites rien de « mal » en laissant votre bébé s’endormir au sein. Vous ne nuirez pas à votre lien en expérimentant d’autres choses si c’est devenu trop lourd pour vous. Ce qui compte, c’est de rester à l’écoute du rythme de chacun — y compris du vôtre.
Courage. Et prenez aussi soin de vous, dans tout cela!
Cette question du rythme revient si souvent… et pour cause : c’est un sujet très complexe, parfois culpabilisant. Avec Fanny, nous avons conçu un atelier hyper structuré et pratique, pour que vous puissiez enfin y voir clair et accompagner sereinement votre bébé.