Bonjour, mon bébé a un an. Il dort en co-sleeping avec moi. Pendant longtemps il a eu besoin de dormir sur moi mais maintenant il arrive à dormir à côté et également dans son lit pour les siestes et début de nuit. En revanche passé une certaine heure il veut absolument me rejoindre. Cela ne me pose pas de problème. Le souci est que je l’allaite encore et qu’il se réveille encore 3 à 4 fois et ne se rendort à ces moments là qu’en tétant (il boit mais se rendort très rapidement). Autour de moi, on me dit que c’est à cause de l’allaitement, que l’odeur le réveille. Dois-je forcément faire un sevrage nocturne pour avoir des nuits complètes ou bien le problème pourrait être autre ? J’aimerais pouvoir dormir ne serait-ce que 6h d’affilée ☺️
Bonjour,
Je comprends à quel point il est difficile de s’entendre dire que « c’est l’allaitement le problème » ou que l’odeur maternelle « empêche votre bébé de dormir » alors que vous faites juste ce qui vous semble le mieux pour votre famille — et pour votre besoin de sommeil bien légitime !
Ce que vous décrivez (réveils nocturnes, besoin de téter brièvement pour se rendormir à 12 mois, cododo, siestes parfois séparées) relève d’un scénario… extrêmement classique ! C’est une évolution naturelle : les bébés allaités qui dorment avec leur parent se réveillent souvent la nuit pour téter, surtout après le premier cycle de sommeil, quand leur sommeil devient plus léger et leur besoin de réassurance émotionnelle plus fort. Cela n’a rien d’anormal ni de pathologique, et cela touche aussi des bébés non allaités, simplement la tétée offre un moyen d’apaisement efficace et immédiat.
Le « problème » ne vient pas de l’allaitement, ni de votre odeur ! Votre bébé se réveille parce que la régulation de son sommeil (et de son système nerveux) n’est pas encore aussi « mature » que celle d’un adulte. À cet âge, l’attachement et la tétée rapide sont des stratégies d’auto-apaisement naturelles — qui concernent tous les enfants, allaités ou non, même si la succion est particulièrement efficace. Et le fait d’être en co-sleeping ne « provoque » pas plus de réveils : il permet simplement de répondre très efficacement aux besoins de l’enfant… et parfois, d’enchaîner les mêmes micro-réveils mais sans s’en rendre compte, ce qui aide bien des familles !
Non, vous ne « devez » pas nécessairement sevrer la nuit pour qu’il dorme davantage :
– Certains bébés (et familles) voient une amélioration du sommeil nocturne après un sevrage nocturne progressif, mais ce n’est pas une garantie absolue ; d’autres continuent à se réveiller pour être rassurés par une présence, une caresse, etc.
– Ce qui compte, c’est VOS besoins et limites. Si vous tenez le coup mais que la fatigue vous pèse, il est tout à fait légitime d’explorer, en douceur, des alternatives pour allonger vos plages de sommeil (et non d’arrêter l’allaitement « parce qu’on vous l’a dit » !)
Quelques pistes concrètes pour envisager un peu plus de sommeil pour vous :- D’abord, s’assurer que le rythme de bébé est le bon : si la pression de fatigue n’est pas optimum, alors les réveils peuvent être plus fréquents la nuit. Y-a-t-il eu des nuits avec moins de réveils? Était-ce en lien avec un coucher plus tôt, ou plus tardif? Des siestes plus ou moins longues?
– Parfois, ajouter d’autres rituels d’apaisement (tapotements sur les fesses, main posée sur le dos, musique douce) permet de prolonger la durée des cycles avant le réveil ou d’espacer les tétées nocturnes (même si, au début, beaucoup de bébés vont protester — c’est normal, c’est un changement !).
– Proposer, si c’est possible, la présence d’un autre parent la nuit, ne serait-ce qu’en relais d’endormissement ou sur une partie de nuit, peut parfois faire gagner 2-3h de sommeil ininterrompu.
Mais surtout, ce que votre entourage oublie de dire : la majorité des bébés de 12-18 mois ont encore des réveils nocturnes, même sevrés, même en chambre séparée ! La bosse du « bébé qui fait ses nuits » à 6 mois (voire avant !) est une légende urbaine entretenue depuis longtemps. La physiologie et les besoins d’attachement réels des tout-petits sont plus nuancés.
Vous n’avez rien à corriger d’office. Vous pouvez composer, ajuster en douceur, rien n’est figé. Et le nerf de la guerre, c’est votre fatigue à VOUS. Si elle devient trop lourde, osez tester tous petits ajustements sur quelques nuits. Mais aucun sevrage n’est obligatoire pour espérer dormir un jour 6h d’affilée.
Courage dans ces nuits parfois interminables! Surtout : votre bébé n’a aucun « défaut » lié à l’allaitement ou au cododo, et vous ne faites aucune « erreur » en répondant à ses besoins. C’est la biologie, tout simplement.