Bonjour,
Un immense merci pour cette superbe initiative.
Bébé de 7 mois demain, un petit garçon très vif, très curieux, alerte, actif, souriant.
Il ne se pose jamais, pas le temps pour un calin pose sur maman, tellement il a le monde à découvrir. Il rampe, marche à 4 pattes, transpire tellement il est actif et ce caractère est présent depuis sa naissance.
Ce bébé quand il dort, il dort ! C’est à dire qu’il est gardé par son papa et qu’en termes de sieste on est à 3 siestes/ jour :
Reveil : 6h30
Dodo 1 : 8h30/9h (pendant parfois 1h parfois 2h)
Dodo 2 : vers 13h (pour 1h30 environ)
Puis dodo 3 : 16h30 (pour 30/40 min environ)
Et dodo pour la nuit vers 19h30 avec des réveils sucette et dernièrement des réveils d’1h30 ce qui n’arrivait plus..
Mais voilà l’endormissement peut prendre des heures, je vous passe les détails là mais on a tout essayé et on rencontre cette problématique depuis toujours, depuis qu’il est tout petit. Quand je l’allaitais bébé je le laissais s’endormir au sein et il dormait sur moi et parfois dans son cododo.
Depuis qu’il ne s’endort plus au sein (3 mois) les endormissement pour les siestes (souvent en poussettes car efficaces, de plus en plus au lit en perspective de la rentrée en crèche en septembre), c’est des endormissement très fastidieux : souvent dans les pleurs, il se tourne et se retourne dans son lit, grimpe, s’assoit, roule sur lui même, il est tres actif, alors que nous savons et voyons qu’il est fatigué. Et ça duuuuure…
Nous le connaissons par cœur et avons des techniques même si ça prend bcp du temps mais nous n’avons l’impression qu’il y a que nous qui pouvons l’endormir (impossible de le faire garder aux GP) et la perspective de la crèche qui me stresse : biensur que le personnel n’aura pas le temps ni l’énergie de l’aider et l’accompagner dans l’endormissement : comment va t’il faire ? Il ne dormira pas ? Il pleurera bcp ? Quelles seront nos nuits avec des potentielles journées sans dodo alors que dans les faits c’est un bebe qui dort beaucoup.
Pourquoi les endormissements sont si difficiles ? On a une routine le soir, il a un doudou, une sucette, on l’accompagne bruit blanc caresse tapotement, il n’est pas douloureux, il n’a pas faim, on a fait 2 consultations sommeil avec une chouette praticienne qui plus est, on a tout essayé.
Et quand je pense à ses bebes qui ont « acquis ce fameux endormissement autonome » car nous mettons certains soirs 1h15 et que tu ressortons épuisés et dépités de la situation, je me demande pourquoi ? Que faisons nous de mal ?
J’aimerais l’aider et nous aider.
Merci de m’avoir permis de déposer tout ça ici et j’espère que mon message fera echo à d’autres.
Mon bébé est né par césarienne d’urgence après un déclenchement après terme. Ça été difficile.
Bonne soirée
Bonsoir,
Merci beaucoup d’avoir pris le temps d’exposer toute votre situation et vos questionnements . Vous décrivez un petit garçon curieux, énergique, qui vit intensément chaque instant — et c’est déjà un très beau cadeau à lui faire : vous le comprenez et l’accompagnez, même quand c’est franchement sport côté sommeil.
Chez les bébés très moteurs, très alertes, capables de ramper et grimper tôt et qui ont envie de conquérir le monde, l’endormissement ressemble parfois à une petite lutte… voire à un round de catch. C’est à la fois un aspect de leur tempérament (donc de leur neurologie) et le reflet de leur développement.
À 7 mois, beaucoup de bébés entrants dans ce que les spécialistes appellent une « explosion motrice ». Leur cerveau tourne à 2000 à l’heure : ils acquièrent, répètent, testent tous leurs gestes, parfois même allongés dans le lit, yeux à moitié clos. L’envie de « tester son corps » prend le dessus sur l’envie de dormir, même quand la fatigue est réelle. Pour certains, il faut littéralement que le corps soit « rincé » pour que l’endormissement ait une chance. S’ajoute à cela la difficulté que certains petits rencontrent pour « débrancher » : ils restent en alerte, même en étant épuisés — une forme d’hypervigilance tout à fait compatible avec un tempérament intense, actif et curieux.
Ce n’est pas qu’une affaire « d’autonomie »
On entend beaucoup parler d’endormissement « autonome », comme si c’était une compétence universelle, acquise au même âge chez tous. C’est faux. Certains bébés, dès 5-6 mois, sont capables de s’endormir seuls, d’autres ont besoin d’un accompagnement actif jusqu’à 2 ou 3 ans, voire plus. Ce n’est ni une faute, ni une faiblesse, ni une mauvaise habitude, c’est la VARIÉTÉ DES BEBÉS qui s’exprime
Et la crèche, alors ?
Votre inquiétude est largement partagée pas mal de familles lors du passage à la crèche, surtout avec des bébés qui n’ont jamais accepté d’autres bras que ceux des parents pour l’endormissement. Ce qu’on observe souvent : les petits très actifs ou très fusionnels réagissent parfois… à l’inverse de ce qu’on craint. Dans un nouvel environnement, d’autres adultes, une organisation collective, bébé découvre de nouvelles ressources — la sieste avec la “nounou” n’a parfois rien à voir avec ce qui se passe à la maison. Parfois il dort moins bien au début, parfois il accepte d’autres modes d’apaisement (bercement dans une poussette, main sur le dos, voix douce de la professionnelle)… Les débuts sont parfois difficiles, mais globalement, bébé s’adapte, et la crèche a aussi des astuces qui fonctionnent (différentes de celles de la maison, souvent). Dans tous les cas, il n’y a pas “d’apprentissage” à tout prix à faire à la maison avant ; accompagner dans le lien, sécuriser, c’est déjà énorme.
Quelques pistes à tester
– Privilégier des activités proprioceptives ou vestibulaires DE JOUR : jeux moteurs, massages, portage dynamique, pour remplir ses besoins sensoriels, avant l’endormissement. Vous avez là quelques exemples, et j’en rajoute souvent : https://www.instagram.com/stories/highlights/17921057136078753/
– Instaurer systématiquement, avant la sieste ou la nuit, une mini-routine de “déconnexion” : lumière très tamisée, voix basses et douces, petite pression sur le corps (appuyer doucement ses mains/pieds), mini-bercements rythmés. Ça aide certains bébés à passer du mode “exploration” à “repos”.
– Poussette / portage pour les siestes ? Si cela fonctionne, continuez sans culpabilité. Ce n’est pas une « mauvaise habitude », c’est un outil dont vous disposez. Nombreux enfants prolongent leurs siestes en collectivité grâce au bercement des bras ou de la poussette.
– Ne pas hésiter à varier les personnes qui accompagnent l’endormissement (quand ça vous est possible), tout en acceptant que l’enfant ait besoin d’un peu de temps pour se sentir à l’aise avec quelqu’un d’autre.
Accompagner un bébé très intense vers le sommeil, c’est épuisant ET absolument NORMAL, et ce n’est pas de votre fait ! Vous faites déjà tout ce qu’on peut faire, et ça se voit dans votre message : beaucoup d’écoute, d’empathie, de créativité (et une endurance remarquable !). Ce que vivent les autres familles est souvent très loin de la réalité “instagrammée”..